Environ 9% des cancers chez les femmes en Amérique du Nord, en Europe et au Proche-Orient seraient liés à l'obésité...
Etre en surcharge pondérale peut augmenter la probabilité de développer des cancers de l'estomac et de l'appareil digestif mais également des tumeurs au cerveau ou aux organes reproducteurs.
Tel est le constat d'une équipe de chercheurs internationale qui, dans un compte rendu publié par le Centre international de la recherche sur le cancer (CIRC/IARC de Lyon), assure que le surpoids peut accroître le risque de cancer de l'estomac, du foie, de la vésicule biliaire, du pancréas, des ovaires et de la thyroïde.
« Le fardeau du cancer dû à l'obésité est plus important que ce que l'on pensait »
Les chercheurs ont épluché plus d'un millier d'études sur le lien entre surpoids et risque de cancer, et ont conclu que limiter la prise de poids au fil des ans pouvait permettre de réduire le risque de souffrir de ces cancers. Ainsi, dans leur compte rendu publié dans la revue The New England Journal of Medicine, ils ajoutent que le risque de méningiome (un cancer du cerveau) et de myélome (atteinte de la moelle osseuse) est également supérieur chez une personne en excès de poids.
« Le fardeau du cancer dû au surpoids ou à l'obésité est beaucoup plus important que ce que l'on pensait auparavant. De nombreux cancers récemment identifiés comme étant liés à un excès de poids ne figuraient même pas jusqu'ici sur les radars comme ayant une composante "poids" », a indiqué Graham Colditz, président du groupe de travail du CIRC, et membre de l'école de médecine de l'université Washington de St-Louis.
Surplus de graisse et inflammations
Les cancers se développent souvent sans raison particulière. Ils peuvent parfois être rattachés à des virus, des polluants, un terrain génétique, des radiations... mais l'hygiène de vie peut aussi jouer un rôle marquant (fumer, prise de poids). Ainsi, environ 9 % des cancers chez les femmes en Amérique du Nord, en Europe et au Proche-Orient seraient liés à l'obésité, selon l'étude.
Pourquoi ? Car le surplus de graisse peut en effet favoriser les inflammations et entraîner une surproduction d'œstrogène, de testostérone et d'insuline, autant de sécrétions pouvant alimenter la croissance d'un cancer.
Régime alimentaire équilibré, stabilité pondérale et l'exercice physique
« Des éléments d'hygiène de vie comme un régime alimentaire équilibré, une stabilité pondérale et de l'exercice physique, en plus de ne pas fumer, peuvent avoir un effet important pour réduire le risque de cancer », préconisent dès lors les équipes de Graham Colditz.
Pour rappel, en 2002, le CIRC, qui dépend de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), avait déjà fait savoir que l'excès de poids pouvait favoriser le développement du cancer du côlon, de l'œsophage, du rein, du sein et de l'utérus.