La diffusion d'une vidéo montrant la parodie d'un sacrifice humain sur le campus en plein nuit interroge sur la sécurité du site de recherche nucléaire.
Le Centre européen pour la recherche nucléaire (CERN) en Suisse a ouvert une enquête interne après la diffusion d'une vidéo d'une parodie de sacrifice humain filmée en pleine nuit sur son campus, un canular qui pose des questions sur la sécurité du plus grand laboratoire scientifique au monde.
Une parodie de sacrifice devant une statue de Shiva. La vidéo, mise en ligne le 11 août et vue depuis quelque 90.000 fois, montre plusieurs personnes vêtues d'une cape sombre, la tête dissimulée sous une capuche, qui se livrent à un rituel devant une statue de la déesse Shiva dans la cour pavée du Centre européen de recherche nucléaire, situé à la frontière franco-suisse, non loin de Genève. La scène, éclairée par deux grandes torches, est filmée à distance depuis un immeuble surplombant la cour. Une femme apparaît vêtue de blanc et s'allonge sur le sol avant d'être apparemment poignardée par un homme tenant un couteau et portant des baskets aux pieds.
Le CERN enquête. "Cette vidéo a été filmée dans notre enceinte, mais sans notre permission et à notre insu", a déclaré une porte-parole du CERN dans un email. "Le CERN ne cautionne pas ce genre de canular, qui peut générer des malentendus sur la nature scientifique de notre travail", a-t-elle ajouté. La porte-parole a indiqué qu'une "enquête" avait été ouverte, mais a refusé de donner des détails, en soulignant qu'il s'agissait d'une "affaire interne".
La sécurité en question. La vidéo a été immédiatement relayée par des sites adeptes de la théorie du complot qui assurent que des sacrifices rituels sont pratiqués par le CERN. Au-delà de ce qui ressemble à de l'humour potache, cette vidéo suscite néanmoins des interrogations réelles sur le niveau de sécurité du site scientifique. "Le CERN accueille chaque année des milliers d'utilisateurs du monde entier et parfois, certains laissent leur sens de l'humour aller trop loin. C'est ce qui s'est passé cette fois", a expliqué la porte-parole.