Rodrigo Duterte évoquait les remarques que risquait de lui faire Barack Obama sur les droits de l'Homme...
Le président philippin Rodrigo Duterte insulte Barack Obama. - Youtube
Barack Obama n'est pas du genre à se formaliser pour un faux pas diplomatique, ou deux, comme ce week-end en Chine. Mais face aux insultes que lui a adressées son homologue philippin Rodrigo Duterte, le président américain a décidé d'annuler une rencontre bilatérale prévue avec celui-ci en marge du sommet de l'Asean (Association des Nations d'Asie du Sud-Est) à Vientiane, au Laos.
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Evoquant les remarques que risquait de lui faire Barack Obama sur les droits de l'Homme, notamment à propos des méthodes utilisées dans la lutte contre le trafic de drogue, Rodrigo Duterte a qualifié lundi le président américain de « fils de pute », la même gentillesse dont il avait déjà qualifié le pape. Duterte a par la suite regretté «que ses remarques devant la presse aient causé une telle controverse».
Exécutions extrajudiciaires
Interrogé sur les insultes lors d'une conférence de presse à l'issue du G20 en Chine, le locataire de la Maison-Blanche avait laissé entendre qu'il pourrait annuler sa première rencontre bilatérale avec le président philippin. « Je veux toujours m'assurer, si j'ai une rencontre prévue, que cela va être vraiment productif », avait-il déclaré.
Depuis son accession au pouvoir en mai et après une campagne ordurière et populiste, Rodrigo Duterte a multiplié les insultes notamment contre l'ambassadeur américain, menaçant de quitter l'ONU et de rompre avec Washington et Canberra. Il s'est attiré les critiques des Nations unies et du département d'Etat pour avoir engagé ses concitoyens à tuer eux-mêmes les toxicomanes et dealers afin d'éradiquer le fléau de la drogue dans ce pays. Ces exécutions extrajudiciaires ont déjà fait officiellement près de 2.000 morts.
Rodrigo Duterte devrait cependant être amené à croiser Barack Obama lors de ce sommet de deux jours. Le président américain, arrivé lundi soir à Ventiane, rencontrera à la place la présidente sud-coréenne Park Geun-Hye.