Le président Barack Obama lors du traditionnel dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA),à Washington
Le président américain a amusé le tout-Washington une dernière fois.
Pour son dernier discours au dîner des correspondants, Obama cartonne
Le président Barack Obama a fait rire Washington une ¨huitième et dernière fois samedi soir lors du traditionnel dîner de l'Association des correspondants de la Maison Blanche (WHCA), laissant tomber le micro à la fin de sa performance avec ces mots : «Obama out»(Obama c'est fini).
«L'année prochaine, quelqu'un d'autre sera exactement à ma place, et tout le monde se demande bien qui elle sera», avait auparavant glissé le président. Un emploi du pronom féminin destiné à suggérer que c'est son ancienne secrétaire d'Etat, Hillary Clinton qui de bonnes chances de lui succéder face au favori républicain Donald Trump.
Lors de ce dîner de gala rituel au cours duquel le président, suivi par un comédien, doit faire rire des invités triés sur le volet, Barack Obama s'est livré à de l'autodérision, mais s'est également moqué des candidats démocrates et républicains à la Maison Blanche, et des journalistes. Sur un registre plus sérieux, il a rendu hommage à l'ancien correspondant à Téhéran du Washington Post, Jason Rezaian, libéré en janvier après avoir passé 18 mois en prison en Iran.
Barack Obama a plaisanté au sujet de sa popularité en hausse alors qu'il achève son mandat. «La dernière fois que je planais aussi haut, j'essayais de décider en quoi j'allais me spécialiser à l'université», a-t-il dit, dans une allusion au fait qu'il fumait de l'herbe lorsqu'il était étudiant.
Donald Trump, le candidat à l'investiture républicaine et un habitué de ce dîner annuel, n'était pas présent samedi. Mais le milliardaire républicain et ancien maire de New York Michael Bloomberg, qui avait envisagé de se présenter à la course présidentielle, y était. «Mike, un milliardaire de New York, combatif et controversé, est en tête de la primaire républicaine et ce n'est pas vous», a déclaré le président à Michael Bloomberg.
«Cela doit un peu vous piquer au vif. Même si ce n'est pas une comparaison entièrement injuste entre vous et le Donald. Mike était le maire d'une grande ville, il connait la politique en profondeur (...)», a-t-il ajouté. En 2011, alors qu'il n'était pas encore candidat à la Maison Blanche, Donald Trump qui avait mis en cause le lieu de naissance de Barack Obama et donc la légalité de son élection avait été la cible d'une pique de ce dernier.
Cette année, il s'est fait porter pâle, ce qui n'a pas empêcher Obama de récidiver: «Certains disent qu'il manque trop d'expérience en politique étrangère pour être président mais pour être juste, il a passé beaucoup de temps avec des leaders du monde entier : Miss Suède, Miss Argentine, Miss Azerbaïdjan », a-t-il balancé, en allusion à l'organisation des concours de Miss Univers qui ont été l'une des activités du magnat dans le passé.
Obama a terminé en disant «Obama out» (Obama c'est fini) et en laissant tomber le micro, un geste des stars dans la culture pop signifiant que la performance était tellement bonne qu'il n'y avait plus rien à ajouter. Mais aussi probablement inspiré par les récents adieux de Kobe Bryant, Obama étant fan de basket et des Chicago Bulls.
Pour ce rendez-vous devenu incontournable au fil des décennies, l'équipe du président a travaillé pendant des semaines sur ce texte dont les flops et les audaces seront disséqués sans fin par le tout-Washington. «C'est l'un des discours les plus difficiles de l'année», a explique à l'AFP Cody Keenan, 35 ans, qui dirige l'équipe des auteurs des discours («speechwriters») de la Maison Blanche.
Le candidat à l'investiture démocrate Bernie Sanders était présent au dîner, tout comme des célébrités de Hollywood dont l'acteur Will Smith et son épouse Jada Pinkett Smith, Kerry Washington, star de la série télé Scandal, Helen Mirren, Bryan Cranston et la chanteuse Aretha Franklin.
LIBERATION