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Fin des gaz HFC : une avancée majeure saluée par la communauté internationale


L'amendement de Kigali vient s'ajouter au premier accord environnemental à atteindre la ratification universelle, le Protocole de Montréal. Une avancée majeure pour le climat.

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L'accord de Kigali qui prévoit la fin progressive des hyd.rofl.uorocarbures (HFC), gaz dont l'effet de serre est 14 000 fois plus puissant que le CO2, adopté au matin du 15 octobre, n'a pas bénéficié de la même mise en lumière, ni de la même couverture médiatique, que l'accord de Paris. Il est pourtant autant, sinon plus ambitieux en matière de lutte contre le changement climatique. La communauté internationale, qui a travaillé depuis sept ans sur ces négociations, s'est félicitée d'un « accord historique ».

« Nous nous souviendrons de ce jour comme l'un des plus importants dans nos efforts pour sauver la seule planète dont nous disposons », a souligné l'Agence américaine pour la protection de l'environnement. Application concrète de l'accord de Paris, cet amendement doit permettre d'éviter l'émission de 73 milliards de tonnes d'équivalent CO2 d'ici à 2050. « L'année passée à Paris, nous avions promis de protéger le monde des pires effets du changement climatique, a réagi le directeur du programme des Nations unies pour l'environnement, Erik Solheim. Aujourd'hui nous honorons cette promesse. »

« Cet amendement est une avancée majeure, confirme David Doniger, le directeur du programme Climat et air de l'ONG américaine Natural Defence Resources council. C'est le plus grand pas que nous pouvions faire dans l'année suivant l'accord de Paris contre les menaces croissantes du changement climatique. C'est un signal clair envoyé au marché mondial pour commencer à remplacer les produits chimiques dangereux avec une nouvelle génération d'alternatives respectueuses du climat et économes en énergie. »

Les alternatives au HFC sont disponibles.

Hydrocarbures, eau, dioxyde de carbone, ammoniac, les alternatives aux HFC sont aujourd'hui déjà disponibles. Mais leur gestion sera le point crucial de ces prochains mois. « Le succès de cet accord sera déterminé par la façon dont les pays en développement vont se passer des HFC, prévient Paula Tejon Carbajal, de l'ONG Greenpeace International. Et il faudra surtout éviter encore une autre alternative chimique comme les HFC toxiques et adopter des réfrigérants naturels. Ce sera décisif dans les mois et les années à venir. »

Pour la France, la ministre de l'environnement s'est « réjouit de l'accord obtenu » mais, contrairement au secrétaire d'Etat américain John Kerry, Ségolène Royal n'a pas fait le déplacement pour ces négociations. Le pays, représenté par l'ambassadeur Xavier Sticker, s'était investi en amont sur les engagements financiers mis en place pour permettre aux pays des régions les plus chaudes une transition plus efficace.

Cet accord intervient quelques semaines avant l'ouverture de la COP22, qui aura lieu au Maroc du 7 au 18 novembre. « La marche vers Marrakech commence aujourd'hui à Kigali. C'est l'étape la plus importante de la mise en œuvre de l'accord de Paris, a précisé Hakima El Haite, la ministre marocaine de l'énergie, l'eau et l'environnement et Championne du climat pour la COP22. Un mouvement global d'actions concrètes a commencé, et nous ne retournerons pas en arrière. »