Préparez-vous, la plupart des banques ont prévu d'augmenter assez fortement les tarifs de certains services en 2017. On peut citer notamment les frais de tenue des comptes courants, les retraits dans les distributeurs ou la cotisation des cartes bleues.
Difficile, voire impossible, aujourd'hui de se passer d'un compte bancaire. Du coup, c'est un peu le sentiment d'être pris au piège qui s'installe chez les clients des grandes banques françaises. Car les tarifs bancaires vont augmenter en 2017. C'était déjà le cas en 2015 et 2016, mais cette fois ça va flamber.
Au premier rang des hausses, les frais de tenus de comptes courants. En moyenne, ils augmenteront l'an prochain de 50 %, passant de 12€ à 18€ par an. On peut considérer que les montants restent modestes, c'est toujours une hausse 250 fois plus élevée que l'inflation. La Banque Postale par exemple, que ne faisait payer que 6,20€ pour cette prestation, va la doubler et passer à 12€. Pire, certains établissements qui ne facturaient pas de frais de tenue de comptes, rejoignent le mouvement. La Banque Populaire Rives de Paris fait désormais payer ce service 30€ par an, à compter d'aujourd'hui. Même des banques en ligne, pourtant réputées pour proposer des services moins chers, y viennent, comme Axa Banque qui vous demandera désormais 15€ par an.
Et ce n'est pas fini. Deux autres services voient leurs coûts augmenter significativement. Les banques vont faire payer plus cher les frais dits «déplacés», pas toujours bien connus des usagers. Il s'agit des frais que paye un client lorsqu'il retire à un distributeur qui n'est pas de la banque dans laquelle il a son compte. Généralement, selon les banques, un client peut retirer 5 ou 6 fois par mois chez une banque concurrente avant que la transaction ne lui soit facturée 1 euro par retrait.
Les banques devraient baisser ce nombre de retraits autorisés : il passera de 4 à 3 par mois avant facturation chez La Banque Postale et de 6 à 4 par mois au Crédit Agricole par exemple.
Enfin, les cartes bleues vont aussi voir leur cotisation augmenter. La hausse sera toutefois plus modérée, puisqu'elle ne devrait pas dépasser les 2€ par an. Mais ne vous étonnez pas si votre banquier renouvelle votre CB par une carte à débit différée, c'est désormais la priorité. En effet, la commission perçue par les banques des porteurs de ces cartes - considérées comme des cartes de crédit - est plus élevée de... 0,1 % que celle des cartes à débit immédiat ! Il n'y a pas de petits profits.
Pour justifier ces hausses, les banques invoquent des taux d'intérêt exceptionnellement bas conjugués à de nouvelles contraintes réglementaires et des «dépenses informatiques». En clair, faire fructifier l'argent des clients ne suffit plus.
«Les revenus des banques sont sous pression : les taux sont très bas, les revenus générés par les dépôts des particuliers baissent et les commissions qu'elles percevaient sur les paiements diminuent également», explique Olivier Sampieri, directeur associé au cabinet de conseil en stratégie Boston Consulting Group.
Pas de quoi attendrir les consommateurs : «Ce n'est pas acceptable» a ainsi tranché Cédric Musso, directeur de l'action politique à l'UFC-Que choisir.
A Toulouse, la solution Morning.
Dans le Volvestre, à une demi-heure au sud-ouest de Toulouse, Morning a pris le pari de révolutionner la banque. Au départ site de cobanking sous l'appellation Payname (il s'agissait de pouvoir échanger de l'argent avec ses proches, organiser une cagnotte en ligne, acheter/vendre entre particuliers, payer des prestations de services à la personne...) Morning veut désormais devenir une néobanque. Seule start-up à avoir obtenu l'agrément bancaire, elle est en train de préparer, dans les semaines qui viennent, l'arrivée de cartes de paiement Mastercard... gratuite. Avec des services... gratuits, comme le choix de son code secret, ou la suspension/réactivation de sa carte en cas d'égarement. Certains services seront néanmoins payants, mais la philosophie de Morning, c'est de laisser le choix au consommateur.