Après plusieurs années d'âpres débats, le gouvernement a annoncé, lundi, la destruction de cet immeuble de Branau-am-Inn, près de la frontière allemande. Objectif : ne pas en faire un lieu de pèlerinage pour les nostalgiques du nazisme.
C'est un immeuble à la façade jaune, en plein centre de Braunau-am-Inn, une ville autrichienne frontalière de l'Allemagne. Après plusieurs années de bataille judiciaire sur son sort, la maison natale d'Adolf Hitler va être rasée pour laisser place à "un nouveau bâtiment", a annoncé, lundi 17 octobre, le ministre autrichien de l'Intérieur.
"La maison d'Hitler va être détruite. Les fondations pourront être conservées mais un nouveau bâtiment sera érigé", a déclaré Wolfgang Sobotka, au quotidien autrichien Die Presse (en allemand), évoquant un usage "caritatif ou administratif" pour la nouvelle construction.
Pour que ce projet se concrétise, le gouvernement autrichien doit encore mener à son terme la procédure d'expropriation de la maison, située dans le centre de Braunau-am-Inn, à moins d'un kilomètre de la frontière allemande, a précisé à l'AFP un porte-parole du ministère de l'Intérieur.
"Empêcher que la maison devienne un lieu de pèlerinage nazi"
Un projet de loi d'expropriation de la propriétaire a été formulé en juillet afin que l'Etat autrichien récupère ce bien et prévienne tout risque que la maison ne devienne un lieu de pèlerinage nazi. La date de présentation de ce projet de loi au parlement autrichien n'est pas encore connue, pas plus que le calendrier de transformation du lieu.
La grande maison, où Hitler est né le 20 avril 1889, est vide depuis 2011, date à laquelle le gouvernement a été mêlé à une bataille judiciaire avec l'actuelle propriétaire, Gerlinde Pommer, une habitante de la ville dont la famille a possédé l'immeuble pendant plus d'un siècle.
Dans les années 1970, le gouvernement autrichien avait signé un bail avec Gerlinde Pommer et transformé la maison en centre pour personnes handicapées, jusqu'à ce que la propriétaire refuse d'autoriser des travaux de rénovation indispensables et que le centre ferme. Depuis cette date, le sort de la maison faisait l'objet de débats entre experts et au sein même du gouvernement.