DIPLOMATIE Pour le président russe, les Occidentaux sont « responsables de la situation »...
Vladimir Poutine a nié en bloc les allégations de crimes de guerre commis à Alep, dans le nord de la Syrie. Le chef de l'Etat russe à même a qualifié de « rhétorique politique » ces accusations, dans un entretien diffusé ce mercredi sur TF1.
« C'est de la rhétorique politique qui n'a pas beaucoup de sens et ne tient pas compte des réalités en Syrie. Je suis profondément convaincu que ce sont nos partenaires occidentaux, et en premier lieu bien sûr les Etats-Unis, qui sont responsables de la situation », a déclaré le président russe.
Les djihadistes d'Al-Nosra ciblés
François Hollande avait évoqué dimanche « les crimes de guerre » commis contre les civils d'Alep-est, la partie de la grande ville du nord contrôlée par les rebelles et soumise à d'intenses bombardements du régime et de son allié russe.
Vladimir Poutine a expliqué ces bombardements en soulignant qu'il s'agissait de frapper « le Front Al-Nosra, une organisation (qui) a toujours été considérée comme une branche d'Al-Qaïda et qui fait partie de la liste des organisations considérées comme terroristes par les Nations unies ».
« Nous ne pouvons pas permettre aux terroristes d'utiliser des civils et de s'en servir comme des boucliers humains. Et nous ne pouvons pas leur permettre de faire du chantage au monde entier en capturant des otages, en tuant des prisonniers, en les égorgeant », a-t-il estimé.
« Aller au bout de la lutte contre le terrorisme »
« Si nous voulons aller au bout de la lutte contre le terrorisme, il faut combattre les terroristes et non pas se laisser faire, plier ou battre en retraite », a ajouté le président russe.
Dans une conversation téléphonique mercredi, François Hollande et la chancelière allemande Angela Merkel ont exhorté le président Poutine à œuvrer en faveur d'un cessez-le-feu en Syrie, malgré des échecs répétés pour imposer une trêve dans les combats.
Les tensions entre Moscou et les Occidentaux sont au plus haut et le chef du Kremlin, qui a annulé une visite à Paris la semaine prochaine après les conditions posées par son homologue français, a martelé mercredi que nul ne réussirait à « isoler » la Russie.