La campagne de Clinton a été en partie financée par des milliardaires pro-israéliens comme George Soros
Hillary Clinton sera-t-elle perçue comme le « pantin de l'argent juif » ? C'est la crainte d'un journaliste israélien du Yediot Aharonot , qui a réagi au fait que les cinq plus grands donateurs de la campagne démocrate soient juifs.
« Je suis allé voir la liste des plus grands donateurs d'Hillary Clinton et j'ai ressenti un grand malaise. Ce que je m'apprête à écrire n'a pas été écrit, sous-entendu, ou même chuchoté par le rapport ou les articles concernant cette liste de noms [...] Je suis troublé. Par quoi ? Et bien, sur les neuf plus importants contributeurs à la campagne d'Hillary Clinton, huit sont juifs. Et les cinq plus grands donateurs sont juifs », affirme Steve Plocker, plume éminente du quotidien israélien Yediot Aharonot .
Le journaliste est néanmoins conscient de toucher à une question sensible, d'autant qu'il s'adresse au public israélien, qui suit l'élection présidentielle américaine de très près compte tenu des enjeux qu'elle implique pour la région. « A travers mon clavier, je peux sentir la colère des lecteurs. "Les Américains juifs n'ont-ils pas le droit de contribuer à la campagne présidentielle ?", se demandent-ils avec défiance. "Vous êtes un raciste, Plocker" », s'interroge le journaliste.
Et l'intéressé de répondre aussitôt : « Je ne suis pas raciste. En tant que juif, je suis fier de la richesse et de l'influence des juifs Américains [...] Après tout, il est clair que pas un seul Américain ne va affirmer qu'Hillary Clinton, en tant que président des Etats-Unis, va être le pantin de l'argent juif qui a financé son élection, pas vrai ? Dites "C'est vrai" et je me calmerai. »
Effectivement, Steve Plocker a pu consulter les données publiques concernant le financement de la campagne des candidats à l'élection présidentielle américaine. 1,35 milliard de dollars ont été collectés par Hillary Clinton, contre 710 millions pour Donald Trump.
Les cinq plus grands donateurs d'Hillary Clinton, qui financent sa campagne à hauteur de près de 70 millions de dollars sont : le dirigeant de fonds d'investissement Donald Sussman (20 millions de dollars), la milliardaire Mary Kathryn Pritzker (15 millions de dollars), l'israélo-américain Cheryl Saban (12,5 millions de dollars), le magnat de la finance George Soros (11,8 millions de dollars), et le fondateur des produits de régime Slim-Fast, Daniel Abraham (9,6 millions de dollars).
D'autres membres éminents de la communauté juive américaine tels que le réalisateur Steven Spielberg, le créateur de mode Ralph Lauren ou encore le co-fondateur de Facebook Dustin Moskovitz ont généreusement contribué à la campagne d'Hillary Clinton.
De façon plus générale, selon une étude menée par le site d'analyse de statistiques et de sondages 538, en septembre 2016, 95% des donateurs juifs avaient décidé de soutenir la candidate démocrate.
La relation entre la candidate démocrate à la présidentielle et la communauté juive américaine pro-israélienne, a aussi été évoquée dans l'Hexagone. Le candidat à la primaire des Républicains, Jean-Frédéric Poisson, avait été au centre d'une polémique pour avoir parlé de la « soumission d'Hillary Clinton au lobby sioniste ». Accusé d'antisémitisme par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), le président du Parti chrétien-démocrate avait fait face à de nombreuses attaques, dont celle de sa rivale Nathalie Kosciuko-Morizet, qui avait saisi la Haute Autorité de la primaire. Face à la pression, Jean-Frédéric Poisson avait alors dû faire machine arrière et s'excuser pour ses propos.