De la Syrie à la Hongrie
La Hongrie fait figure de plaque tournante pour l'entrée des terroristes auteurs des attentats à Paris et à Bruxelles. Salah Abdeslam a effectué au moins trois allers-retours entre Bruxelles et Budapest pour ramener sept d'entre eux, et trois d'Ulm (Allemagne). Le pays a probablement vu transiter d'autres terroristes. Passez votre souris sur les villes ou les noms à gauche pour afficher le détail.
C'est une organisation bien plus vaste qu'imaginé initialement qu'a mise au jour, au fil des mois, l'enquête sur les attentats du 13 novembre. Au-delà des dix kamikazes parisiens, une trentaine de terroristes ont été identifiés après un an de travail. Des individus impliqués à différents titres dans les tueries à Paris, mais aussi à Bruxelles, le 22 mars 2016, ainsi que dans trois cellules dormantes découvertes depuis en Allemagne, en Autriche, au Royaume-Uni, et dans un projet d'attentat présumé aux Pays-Bas, à l'aéroport d'Amsterdam.
Les enquêteurs estiment avoir mis un nom sur l'un des principaux coordonnateurs en Syrie de ce gigantesque réseau : Oussama Atar, alias « Abou Ahmad », un djihadiste belge de 32 ans, dont le relais en Europe était Abdelhamid Abaaoud. Ce réseau avait fait de la Belgique sa base logistique et de la France sa première cible. La progression de l'enquête a contraint finalement ses principaux responsables terroristes à renoncer à leurs plans et à se faire exploser, à Bruxelles, le 22 mars.
Sur la trentaine de terroristes identifiés, treize sont morts, quatre acteurs directs des attentats ont été interpellés, et onze membres présumés de cellules dormantes ont été arrêtés. Par ailleurs, dix-neuf personnes ont été mises en examen pour complicité en Belgique et en France, certaines en raison de leur aide supposée à la cavale à Salah Abdeslam, seul rescapé des attentats de Paris. D'autres individus recherchés dans le cadre de cette enquête sont toujours dans la nature, en Europe ou en Syrie.
Les membres de cette cellule mise sur pied à Rakka, « capitale » autoproclamée de l'organisation Etat islamique, sont presque tous passés par la Syrie - à trois exceptions près - et sont revenus en Europe par la route des migrants, munis de passeports syriens contrefaits à partir du mois d'août 2015. La Hongrie apparaît aujourd'hui comme la plaque tournante de cette infiltration dans l'espace Schengen : au moins dix terroristes y ont transité avant de rejoindre Bruxelles.