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Tout savoir sur les effets du chewing gum sur la santé


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Nous en mâchons souvent sans trop savoir ce qu'ils contiennent, ni leurs effets sur la santé. PasseportSanté lève le voile sur ces gommes dont raffolent les petits comme les grands !

Que risque-t-on à avaler un chewing gum ?

C'est une mise en garde que nous avons tous entendue dans l'enfance. Un chewing gum avalé reste bloqué dans le système digestif, comme collé sous une table. Il pourrait même provoquer une appendicite. Légende urbaine ou réalité ?

Le chewing-gum « reste à l'abri de la digestion » explique le Dr David Milov, gastro-entérologue pédiatrique, à un site scientifique américain (en anglais). Selon le spécialiste, la gomme avalée « mettra probablement plus de temps à être évacuée que les autres produits alimentaires ». Mais finira inévitablement par être poussée vers la sortie « quasiment intact » par la contraction des muscles lisses du tube digestif, un mécanisme que les médecins appellent péristaltisme. Donc vous ne risquez à priori pas grand-chose à avaler votre chewing-gum discrètement au cours d'un rendez-vous important.

Pour autant, il n'y a pas de fumée sans feu. En 1998, le Dr Milov et ses collègues décrivaient (en anglais) le cas de trois jeunes enfants qui auraient dû être mis en garde. Le premier enfant de 4 ans et demi se plaignait de constipation depuis 2 ans. En cause ? Le jeune garçon avalait systématiquement le chewing gum qui lui était donné en récompense par ses parents (5 à 7 par jour !). Les chewing-gums s'étaient progressivement accumulés dans le rectum jusqu'à former une masse solide (appelée fécalome).

L'EFSA, l'autorité européenne de sécurité alimentaire, recommande (en anglais) de ne pas donner de chewing gums aux enfants de moins de 3 ans, en raison du risque élevé d'étouffement à cet âge.

Chewing gum : le « coup de pouce » pour être efficace au bureau ?

Certains affirment que mâcher un chewing gum dope les performances intellectuelles. D'autres vont même jusqu'à dire que le cerveau reçoit plus d'oxygène, pour le plus grand bonheur de nos petites cellules grises.

En 2015, deux chercheurs japonais, Yoshiyuki Hirano et Minoru Onozuka, se sont penchés sur les études scientifiques conduites sur le sujet1. Sur les 22 études identifiées, plus de la moitié montraient un effet positif du chewing gum sur l'attention et la vigilance.

Prendre un chewing gum au bureau permet-il d'être plus performant ? Pour le savoir, une équipe de recherche irlandaise a recruté 126 employés d'une université, au cours de l'année 20142. En une journée, la moitié du groupe avait pour instruction de mâcher 10 tablettes de chewing gum, tandis que l'autre moitié devait s'en passer totalement. Le niveau de fatigue et de performance au travail des participants était évalué à l'aide d'auto-questionnaires, au début et à la fin de la journée.

Résultat ? « Mâcher un chewing gum au cours d'une seule journée de travail est associé à moins de stress au travail, de fatigue et d'inattention » selon les auteurs de l'étude.

Quant au mécanisme à l'origine de cet effet, il demeure très largement méconnu. Pour nos chercheurs irlandais, ni l'intensité de la mastication ni le goût ne peuvent expliquer l'augmentation de la vigilance au travail. Quoi qu'il en soit, et même si l'effet reste très modéré, le chewing gum permet au moins de diminuer notre consommation de café !

Chewing gums sans sucres : fini le brossage de dents ?

On entend parfois dire que mâcher un chewing gum sans sucres permettrait de maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire et serait une solution efficace contre les caries. Vrai ou faux ?

Ce que nous savons est que le fait de mastiquer une gomme stimule la production de salive. Selon la principale association de dentistes aux Etats-Unis, l'ADA, cela permettrait de :

    Neutraliser les acides de la plaque dentaire. Ces acides sont causés par la fermentation des sucres par les bactéries. Le problème est qu'ils s'attaquent petit à petit l'émail de la dent et créent les conditions favorables à l'apparition d'une carie.
    Au contraire, la concentration en calcium et en phosphates dans la bouche augmente en salivant, ce qui favorise la reminéralisation de l'émail. C'est aussi pour cette raison que certaines gommes à mâcher contiennent du fluor.

Le rôle des chewing gums sans sucres dans le maintien de la minéralisation de la dent a été confirmé en 2010 par l'autorité européenne de sécurité alimentaire, l'EFSA (en anglais). Les experts de l'institut sanitaire avancent que pour obtenir cet effet protecteur, il faudrait mâcher 2 à 3 g de gomme (soit l'équivalent d'une dragée) pendant 20 minutes et cela, au moins trois fois par jour après les repas.

Pour l'Union Française pour la Santé Bucco-Dentaire, cela ne remplacerait pas pour autant le brossage des dents et l'utilisation du fil dentaire. Les chirurgiens-dentistes regroupés au sein de l'association recommandent toujours « le brossage des dents deux fois par jour avec un dentifrice fluoré et le nettoyage de la plaque entre les dents une fois par jour avec du fil dentaire ou d'autres nettoyants interdentaires. » Mais reconnaissent aussi que le chewing gum sans sucres est un moyen efficace de lutter contre les caries quand il est difficile de dégainer brosse à dents et dentifrice.

Le chewing gum favorise la reprise du transit après chirurgie.

Mâchonner négligemment un chewing gum n'est pas anodin pour notre système digestif. D'abord parce qu'elle favorise la production de salive. Déglutie, la salive emporte avec elle de l'air qui provoque ballonnements et éructations : les symptômes inconfortables de l'aérophagie.

Mais les effets de la mastication peuvent s'avérer positifs dans certains cas. C'est ce qu'ont montré plusieurs études (en anglais) conduites sur des patients venant de subir un acte chirurgical gastro-intestinal1, une intervention gynécologique par laparoscopie2 ou encore une césarienne3.

Après une chirurgie abdominale ou pelvienne, le transit intestinal fonctionne momentanément au ralenti. C'est que les médecins appellent un iléus postopératoire. Les études suggèrent que mâcher un chewing gum favorise la récupération du transit.

Certains spécialistes avancent que la mastication du chewing gum serait considérée par l'organisme comme un “repas fictif” (sham feeding en anglais). La production de salive et des autres sucs digestifs serait notamment stimulée, ce qui favoriserait la reprise du transit intestinal.

Les chewing gums sans sucres sont-ils mauvais pour la santé ?

Jetons un oeil à leur composition. On trouve dans un chewing gum sans sucres une gomme de base auquel on ajoute un arôme, des édulcorants ainsi que divers additifs ou auxiliaires de fabrication (colorant et conservateurs notamment). Ce sont les édulcorants comme l'aspartame, le xylitol, le sorbitol ou le mannitol qui donnent un goût sucré à nos tablettes et dragées.

Le plus connu d'entre eux, l'aspartame, a été soupçonné de favoriser le cancer, les accouchements prématurés ou encore d'être à risque pour le foetus, à très forte dose. Une controverse qui a poussé, ces dernières années, les fabricants de chewing gum a lui préférer le sorbitol et le xylitol.

Ces deux édulcorants sont plébiscités par plusieurs études pour leur effet “anti-caries”. D'abord - et c'est leur principale raison d'être - parce qu'ils remplacent les sucres ! Or les sucres subissent un processus de fermentation dans la bouche, sous l'effet des bactéries. Cette fermentation conduit à une acidification du PH, qui fragilise l'émail dentaire et conduit à sa déminéralisation. En résulte, à terme, une belle carie.

Les édulcorants utilisés dans les gommes à mâcher sans sucres (xylitol, sorbitol ou mannitol) ont l'avantage de ne pas subir ce processus de fermentation. Par ailleurs, certaines études suggèrent que le xylitol inhiberait le développement d'une bactérie (Streptococcus mutans) qui intervient dans la formation de la carie.

Attention, xylitol, sorbitol et mannitol auraient des effets laxatifs à forte dose !