Fidel Castro, père de la Révolution cubaine à la tête du régime communiste pendant près de cinq décennies, est mort vendredi à l'âge de 90 ans. La nouvelle de sa mort, tombée vers minuit, s'est rapidement répandue dans les rues de La Havane, de nombreux habitants se disant mortifiés de voir disparaître le "Comandante".
RÉACTION - Mélenchon appelle à un rassemblement d'hommage à Paris
Sur Twitter, Jean-Luc Mélenchon a publié un message pour rendre hommage à Fidel Castro. D'abord un tweet poétique et un second où il appelle à un rassemblement "fleurs et bougies" autour de la statue Simon Bolivar à Paris à 18 heures ce samedi.
Jean-Luc Mélenchon
Fidel ! Fidel ! Mais qu'est-ce qui s'est passé avec Fidel? Demain était une promesse. Fidel ! Fidel ! L'épée de Bolivar marche dans le ciel.
À la mémoire de Fidel, fleurs et bougies. 18 heures à Paris. Au pied de la statue de Simon Bolivar.
EN IMAGES - Scènes de liesse à Miami
L'annonce de la mort de Fidel Castro a été accueillie dans la liesse par un millier de Cubains de Miami aux cris de "Cuba libre!", "liberté, liberté!", accompagnés de champagne, de selfies et de chants avec des concerts de tambours et de casseroles.
"C'est triste de se réjouir de la mort de quelqu'un, mais en fait cette personne n'aurait jamais dû naître", déclare Pablo Arencibia, un enseignant de 67 ans exilé depuis 20 ans. Spontanément, ils sont plus d'un millier, de tous âges et parfois presque en pyjamas, à être descendus dans les rues des quartiers de la Petite Havane et Hialeah à Miami. "Maintenant au tour de Raul", "Vive Cuba", clamaient aussi les manifestants. "C'était un criminel, un assassin et un homme misérable", estime Hugo Ribas, 78 ans. "Toute sa famille est criminelle", ajoute-t-il.
"C'est un grand moment pour la communauté cubaine et je suis avec elle", souligne Debbie, une Américaine née en Floride qui vit dans le quartier de la Petite Havane.
Pour plusieurs Cubains de Miami, l'optimiste n'est cependant pas de mise pour Cuba après la mort de Fidel Castro. "Je ne crois pas que cela va changer quelque chose", soupire Aymara, en demandant à ne pas être identifié par son nom.
Neuf jours de deuil national à Cuba
Les autorités cubaines ont décrété aujourd'hui neuf jours de deuil national quelques heures après le décès du père de la Révolution cubaine Fidel Castro.
Le conseil d'État a décrété dans un bref communiqué "neuf jours de deuil national", de ce samedi au dimanche 4 décembre. Seront notamment interrompus "toutes les activités et spectacles publics", précise l'organe suprême de l'exécutif cubain. Toute la semaine sera marquée par des hommages divers et notamment une procession avec les cendres du "Lider Maximo" à travers le pays pendant quatre jours.
Les funérailles de Fidel Castro auront lieu le 4 décembre à Santiago de Cuba dans le sud de l'île, ont annoncé les autorités.
Le père de la Révolution cubaine, Fidel Castro, est mort vendredi soir à l'âge de 90 ans. C'est son frère, Raul Castro qui l'a annoncé samedi matin à la télévision. "Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir" (05h29 heure de Paris samedi). L'organisation de l'hommage funèbre qui lui sera donné sera précisée ultérieurement », a-t-il déclaré dans une courte allocution. Il a précisé que le corps de Castro serait incinéré ce samedi, comme l'avait demandé le « camarade Fidel ».
Fidel Castro est resté au pouvoir pendant plus de 50 ans. Il avait délégué ses responsabilités à son frère en 2006 à cause d'une grave maladie. L'une de ses dernières apparitions en public date d'avril dernier. On le voit assister au 7e Congrès du Parti communiste cubain à La Havanne. Grand adepte du treillis militaire, il s'habillait depuis plusieurs années en survêtement.
La communauté internationale lui a rendu hommage ce matin. François Hollande a salué une « figure du XXe siècle ». Le président russe, Vladimir Poutine, a quant à lui évoqué « le symbole d'une époque ».
A Miami, en Floride, l'annonce de la mort du « Lider Maximo » a provoqué des scènes de liesse. Des centaines de personnes sont descendues dans les rues de la ville pour fêter la disparition de celui qu'il considérait comme un dictateur. À La Havane, de nombreux habitants se disent mortifiés de voir disparaître le "Comandante".
Un deuil de national de 9 jours sera observé à Cuba à compter d'aujourd'hui.
RÉACTION - Poutine évoque un "symbole d'une époque"
Le président russe Vladimir Poutine a rendu hommage aujourd'hui à Fidel Castro, qualifiant le dirigeant cubain mort la veille à 90 ans de "symbole d'une époque", a indiqué le Kremlin dans un communiqué.
"Cet homme d'Etat émérite est à juste titre considéré comme le symbole d'une époque de l'Histoire moderne du monde", a déclaré Vladimir Poutine dans un message adressé au président cubain Raul Castro, ajoutant que "Fidel Castro "était un ami sincère et fiable de la Russie".
La presse américaine décrit un "leader répressif"
Dans son édition du jour, le New York Times titre « Fidel Castro, le leader cubain qui a défié les États-Unis, est mort à 90 ans ». L'article dresse le portrait d'un homme exerçant « le pouvoir comme un tyran » et ayant « tourmenté 11 présidents et amené le monde au bord de la guerre nucléaire ».
Pour le Washington Post, Castro était un « dictateur Cubain, un phare spirituel de l'extrême-gauche politique mondial ». Le journal évoque un « des dirigeants les plus répressifs au monde, qui s'est auto-nommé président à vie et qui a interdit la liberté d'expression ».
Le Miami Herald, le décrit lui comme une figure « à la barbe hirsute, habillé en treillis militaire et dont l'ombre s'est propagée à travers l'Amérique Latine et le monde ».
Gorbatchev rend hommage à l'homme qui a "fortifié" Cuba
L'ex-dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev a rendu hommage au père de la Révolution cubaine Fidel Castro, estimant qu'il avait pu "fortifier" son pays et résister au blocus américain.
"Fidel a résisté et a fortifié son pays au cours du blocus américain le plus dur, quand il y avait une pression monumentale sur lui et il a pu (...) mener son pays sur la voie du développement indépendant", a affirmé le dernier dirigeant de l'URSS, cité par l'agence Interfax.
Hollande décrit Castro comme une "figure du XXe siècle"
François Hollande a rendu hommage à Fidel Castro dans un communiqué ce matin. En déplacement à Madagascar, il a décrit le leader cubain comme étant "une figure du XXe siècle".
"Il avait incarné la révolution cubaine, dans les espoirs qu'elle avait suscités puis dans les désillusions qu'elle avait provoquées. Acteur de la guerre froide, il correspondait à une époque qui s'était achevée avec l'effondrement de l'Union Soviétique. Il avait su représenter pour les cubains la fierté du rejet de la domination extérieure".
François Hollande a précisé que "la France dénonçait les atteintes aux droits de l'homme" mais "avait toujours contesté l'embargo imposé par les Etats-Unis à Cuba". "Elle s'était félicitée de son ouverture et du dialogue qui s'était rétabli entre les deux pays. Je l'avais rencontré le 11 mai 2015 au cours de la première visite d'un Chef d'Etat français à Cuba depuis la révolution".
Le président de la République a tenu à adresser à Raoul Castro, à sa famille et au peuple cubain ses condoléances.
- Maduro appelle à "poursuivre l'héritage" de Castro
Le président socialiste du Venezuela Nicolas Maduro a appelé samedi à "poursuivre l'héritage" du père de la Révolution cubaine Fidel Castro, mort la veille à 90 ans, rappelant la relation étroite unissant les deux pays.
"Tous les révolutionnaires du monde, nous devons poursuivre son héritage et sa bannière d'indépendance, de socialisme, de patrie humaine", a écrit sur Twitter le chef de l'Etat, qui a ajouté avoir déjà appelé le frère de Fidel, Raul, "pour transmettre la solidarité et l'amour (du Venezuela) au peuple de Cuba".
Nicolás Maduro
A todas las Revolucionarias del Mundo nos toca seguir con su Legado y su Bandera de Independencia,de Socialismo,de Patria Humana...
EN IMAGE - Castro avait reçu Hollande
En mai 2015, l'ancien président cubain avait reçu le chef de l'État lors de la première visite d'un chef d'État étranger à Cuba depuis des décennies. L'Élysée avait gardé le secret jusqu'au dernier moment. Mais François Hollande, qui en avait fait la demande, avait pu rencontrer Fidel Castro pendant une heure, à la résidence de celui-ci à La Havane.
Le PCF rend hommage à Castro
Le secrétaire national du Parti communiste français, Pierre Laurent a rendu hommage à Fidel Castro ce matin en déclarant qu'il "restera dans l'Histoire" comme "l'un des dirigeants du mouvement d'émancipation humaine", qui a notamment "tenu tête à l'impérialisme américain".
Fidel Castro "a libéré son peuple en 1959, à l'époque où l'île était en quelque sorte le bordel et le casino des riches Américains. Et puis il a tenu tête à l'impérialisme américain. Dans le monde entier, dans l'Amérique centrale et latine, c'est un homme qui a beaucoup compté", a déclaré Pierre Laurent sur iTELE. "Ca a été dans le XXe siècle, l'un des dirigeants du mouvement d'émancipation humaine. La révolution qu'il a menée a eu lieu à l'époque de la décolonisation et s'inscrivait dans ce mouvement de restauration de la souveraineté des peuples. C'est ça qui restera dans l'Histoire", a poursuivi le sénateur de Paris.
Selon Pierre Laurent, l'image qui restera de Fidel Castro c'est "celle de la prise du pouvoir, de la prise du palais de la Moncada, de la révolution de 1959, celle où il a libéré son peuple". La Moncada est en fait la caserne que Fidel Castro et ses partisans ont en vain tenté de prendre d'assaut le 26 juillet 1953. Cette date est devenue le nom du mouvement révolutionnaire du dirigeant cubain arrivé au pouvoir un peu moins de six ans plus tard.
François Mitterrand avait reçu Fidel Castro en 1995
Le 13 mars 1995, le leader de la Révolution cubaine est en visite en France. La première fois en 36 ans de pouvoir. Il rencontre le président de la République, François Mitterrand à l'Élysée. Ce dernier avait justifié la venue de Castro en déclarant qu'il "«ne resterait pas grand monde» si la France ne devait avoir de relations diplomatiques qu'avec les pays respectueux des droits de l'homme.