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Merkel promet des changements après les failles révélées par l'attentat


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Angela Merkel lors de sa conférence de presse le 23 décembre à Berlin peu de temps après l'annonce de la mort d'Anis Amri.



Echec du renseignement intérieur, procédures d'asile en cause, blocages bureaucratiques : Angela Merkel a promis vendredi de revoir tout le dispositif de sécurité en Allemagne après l'attentat de Berlin, qui a mis de multiples failles en évidence.

Après la mort à Milan de l'auteur présumé de l'attentat sur le marché de Noël Anis Amri, connu depuis des mois des autorités pour sa dangerosité, la chancelière allemande a annoncé que « tous les aspects » de l'affaire seraient passés au crible. « Nous allons à présent examiner de manière intensive ce qui doit être changé dans l'arsenal des mesures dont dispose l'Etat » allemand, a-t-elle ajouté pour répondre aux critiques visant l'administration à tous les niveaux.

Le ministre de la Justice, Heiko Maas, a parlé de décisions « très rapidement en janvier » en vue de déterminer d'une part « comment mieux surveiller les personnes dangereuses » et d'autre part comment « expulser le plus vite possible » les immigrés ne disposant plus du droit de séjour. Anis Amri, était en effet à la fois connu de la police pour sa radicalisation islamiste, en même temps qu'un demandeur d'asile débouté et donc en principe susceptible d'être expulsé depuis plusieurs mois.

Echec de l'Etat.

Au centre de la controverse : les ratés du renseignement intérieur, éclaté dans un pays fier de son fédéralisme entre de multiples instances régionales. Entre son arrivée en Allemagne en juillet 2015 et l'attentat lundi, Anis Amri a joué au chat et à la souris avec les différentes administrations en circulant d'une région à l'autre et en se faisant enregistrer sous différentes identités.

La police de Rhénanie du Nord-Westphalie, dans l'ouest du pays, où il a séjourné un temps, le considérait comme très dangereux et prêt à préparer un attentat islamiste. Mais son dossier a fini par être transféré à une autre juridiction, à Berlin, où l'homme s'était entre-temps installé.

Là, la justice a clos le dossier en septembre après plus de six mois d'une surveillance infructueuse : « une erreur capitale », a tempêté vendredi l'expert de la famille politique d'Angela Merkel pour les questions de sécurité intérieure, Stephan Mayer. « Il aurait fallu bien sûr maintenir la surveillance compte tenu de sa dangerosité », a-t-il dit.

Cauchemar pour Merkel.

L'affaire met aussi en lumière les problèmes liés à la procédure d'asile. L'auteur présumé de l'attentat avait en effet été débouté de sa demande en juin par les autorités de Rhénanie, ces questions relevant des régions dans le pays.
Mais il a pu rester car il n'avait pas de documents d'identité en règle, la Tunisie niant plusieurs mois durant qu'il soit l'un de ses ressortissants, pour ne reconnaître qu'il était tunisien que mercredi, deux jours après l'attentat. Un vrai cauchemar pour Angela Merkel, elle qui doit déjà faire face aux critiques pour avoir ouvert les portes de son pays à près d'un million de réfugiés en 2015 et à 300.000 autres en 2016.