Après le vote au Conseil de sécurité de l'ONU d'une résolution demandant l'arrêt de la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens, l'Etat hébreu a rappelé ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal, deux pays à l'origine de l'adoption du texte.
Israël ne se conformera pas à la résolution réclamant l'arrêt de la colonisation adoptée vendredi par le Conseil de sécurité de l'ONU, a annoncé le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
Pour la première fois depuis 1979, les Etats-Unis n'ont pas mis leur veto à une résolution du Conseil de sécurité concernant la colonisation israélienne alors qu'ils soutenaient jusque-là Israël sur ce dossier extrêmement sensible. Les 14 autres membres du Conseil ont voté en faveur de ce texte initialement proposé par l'Egypte.
"Israël rejette cette résolution anti-israélienne honteuse des Nations unies", ont fait savoir les services de Benjamin Netanyahou, dans un communiqué.
L'Etat hébreu a déjà commencé à mettre en place une série de représailles diplomatiques envers les pays qui ont permis l'organisation de ce vote et se dit "impatient de travailler avec le président élu Donald Trump [...] pour neutraliser les effets néfastes de cette résolution absurde".
Ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal rappelés
Initialement prévu jeudi, le vote avait été reporté, quatre pays -la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Sénégal et le Venezuela- avaient finalement obtenu qu'un vote soit organisé vendredi. Israël a aussitôt appliqué "une série de mesures diplomatiques" contre le Sénégal et la Nouvelle-Zélande, l'Etat hébreu n'ayant pas de relations diplomatiques avec les deux autres pays.
Quelques heures seulement après le vote, Benjamin Netanyahou a, entre autres, annoncé le rappel "immédiat" de ses ambassadeurs en Nouvelle-Zélande et au Sénégal "pour consultations", ainsi que l'annulation de tous les programmes d'aide au Sénégal.
Wellington a estimé que la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant les colonies israéliennes n'aurait pas dû surprendre l'Etat juif. "Nous avons été transparents sur notre opinion que le (Conseil de sécurité) devrait faire plus pour soutenir le processus de paix au Proche-Orient", a affirmé samedi matin le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères Murray McCully.
Israël "attend avec impatience" de travailler avec Trump
Ce dossier international se double d'une divergence marquée entre l'administration américaine sortante de Barack Obama et le président élu des Etats-Unis Donald Trump.
Ce dernier était intervenu avec succès auprès du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour reporter le vote sur ce texte, initialement prévu jeudi. Et il a rapidement cherché à rassurer les alliés israéliens après l'adoption vendredi: "Les choses seront différentes à l'ONU après le 20 janvier", date de son entrée en fonctions, a-t-il twitté.
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Frustrés par des années d'efforts diplomatiques infructueux, les Etats-Unis ont justifié leur abstention par l'impact de la colonisation sur la recherche de la paix au Proche-Orient.
"On ne peut en même temps défendre l'expansion des colonies israéliennes et une solution à deux Etats", comme le fait Benjamin Netanyahou, a déclaré l'ambassadrice américaine aux Nations unies Samantha Power après le vote, accueilli par des applaudissements.
L'administration Obama avait mis son veto à une résolution similaire en 2011. Mais cinq ans plus tard, la position du président sortant, qui entretient des relations notoirement exécrables avec Benjamin Netanyahou, faisait l'objet de nombreuses spéculations sur un possible revirement.