Avec de nouvelles mesures fiscales à partir de janvier, le gouvernement entame un virage marqué pour décourager l'achat et l'utilisation de véhicules Diesel par les Français.
Ségolène Royal veut inciter les Français à se détourner progressivement des véhicules Diesel © Maxppp /
C'est un renversement remarquable dans la politique gouvernementale : après des années d'incitation au Diesel, l'État affiche clairement sa position en faveur d'une interdiction complète du gazole dans les voitures.
Ce jeudi, la ministre de l'Environnement et de l'Énergie s'est dite favorable jeudi à une interdiction complète à terme des voitures Diesel en France, à l'image de ce que la maire de Paris Anne Hidalgo veut appliquer dans la capitale à partir de 2025. Mais Ségolène Royal a également tenu à tempérer : "on ne peut pas faire les choses du jour au lendemain, il faut être aussi responsable par rapport aux emplois industriels".
Fiscalité rapprochée entre l'essence et le gazole
Progressivement, l'avantage donné à la fiscalité du Diesel devrait être supprimée, a encore expliqué la ministre. Le Diesel verra en effet sa fiscalité alourdie à compter du 1er janvier prochain : son prix augmentera d'environ 4 centimes, tandis que la taxation de l'essence sera légèrement amoindrie. "On rapproche la fiscalité, c'est-à-dire qu'on fait plus un sur le Diesel et moins un sur l'essence", a précisé Mme Royal.
A cette hausse de fiscalité vient s'ajouter la flambée des prix à la pompe : carburant le plus vendu, avec environs 80% des volumes écoulés en France, le gazole affichait en moyenne un tarif au litre de 1,2134 euros, soit une hausse de 1,43 centimes par rapport à la semaine précédente.
La ministre de l'Écologie a par ailleurs rappelé que pour tous les citoyens qui remplacent un vieux Diesel de plus de 10 ans par une voiture électrique, le gouvernement a mis en place une aide de 10.000 euros ainsi qu'une prime de 1.000 euros pour l'achat d'un scooter électrique à compter du 1er janvier.
Dans le sillage d'un rapport parlementaire présenté début octobre qui préconisait une "suppression progressive de tous les avantages fiscaux au Diesel en cinq ans", le gouvernement a annoncé un rééquilibrage fiscal entre gazole et essence, au bénéfice de cette dernière, dont la première étape entrera en vigueur dès le 1er janvier.
Les entreprises pourront à terme déduire 80% de la TVA appliquée sur l'essence, comme c'est le cas actuellement pour le gazole, une mesure qui se fera de façon progressive; en cinq ans pour les véhicules particuliers, et en six ans pour les utilitaires légers, comme adopté dans le budget 2017. Début octobre, Ségolène Royal avait évoqué une durée de deux ans.