Une année difficile, une de plus, s'achève pour François Hollande. Un mois après son renoncement, le président de la République présentera samedi soir ses voeux pour 2017.
Des vœux sans adieu. François Hollande présentera samedi à 20 heures ses derniers vœux du nouvel an aux Français. Un mois pile après avoir renoncé à briguer un nouveau mandat, le 1er décembre dernier, le président de la République fera une allocation de sept à huit minutes, debout à son pupitre, devant les drapeaux français et européen. Comme le 1er décembre. L'intervention aura été enregistrée deux heures plus tôt dans le salon Alexandre III du palais présidentiel. Il y a un mois, c'était dans le décor plus neutre du studio de la rue de l'Élysée.
« Je ne tiens pas sa plume » mais « j'imagine que le président de la République utilisera ces circonstances particulières que sont les derniers vœux de son quinquennat, pour, à la fois, tracer des perspectives et faire le bilan de son action », a résumé ce vendredi matin le député socialiste et proche d'Emmanuel Macron Richard Ferrand sur RMC. « Il aura sans doute à cœur de dire sa part de vérité », a complété, sur RTL, Benoît Hamon. « François Hollande se sent plus libre. Qu'il se sente plus libre d'appliquer ses promesses, en proposant lors de ses vœux un référendum sur l'introduction de la proportionnelle aux législatives », a souhaité de son côté le n°2 du FN Florian Philippot sur France 2 puis LCI.
Le mal-aimé des sondages veut, malgré une hausse depuis son annonce, montrer que son bilan, loin d'être la catastrophe qu'adversaires de droite et de gauche fustigent à longueur de campagne, est positif, et que les indicateurs économiques des quatre prochains mois, comme des trois derniers, lui rendront justice. Pourtant 2016 aura été une année difficile, soulignera-t-il, avec de nouveaux attentats (de Magnanville, de Nice, de Saint-Etienne-du-Rouvray), les forces françaises engagées contre le djihadisme en Afrique et en Irak et Syrie, la montée des populismes avec la double surprise Brexit et Donald Trump.
2017 sera une année de poursuite sur le front du chômage et du rétablissement de la croissance, devrait-il dire, en plus d'être une année électorale. A ce titre, François Hollande, qui ne soutiendra aucun candidat pour la primaire à gauche, devrait tenter d'adresser une mise en garde contre les tentations de grand chamboulement. Le président de la République a plusieurs fois, déjà, pris la peine, de rappeler les « valeurs républicaines » de la société française, comme une adresse aux électeurs du Front national, ou la défense des services publics et des fonctionnaires, un message - déjà transmis - à François Fillon dont il craint l'ultra-libéralisme.
Trois jours après la grâce surprise accordée à Jacqueline Sauvage, le chef de l'État veut montrer un visage plus généreux. Et montrer qu'il sera au travail jusqu'au bout. Pour preuve, après la série des vœux qui vont l'occuper du 5 au 12 janvier, François Hollande s'envolera ensuite pour un Sommet Afrique-France à Bamako les 13 et 14 janvier avant un déplacement au Chili et en Colombie, du 21 au 24 janvier. Pendant le premier tour de la primaire dont il sera... loin.