Washington aide les Kurdes qui luttent contre Daech, mais refuse d'aider l'opposition syrienne qui fait la même chose. Cela laisse supposer que les États-Unis ont d'autres objectifs que la lutte contre le terrorisme, selon un expert turc.
Les États-Unis instrumentalisent leur lutte contre les terroristes du groupe État islamique (Daech) en Syrie pour cacher leurs vrais objectifs, a déclaré à Sputnik Oytun Orhan, analyste politique du Centre turc des études stratégiques du Proche-Orient.
« La Turquie a l'impression que les États-Unis se servent de la lutte contre Daech pour atteindre leurs objectifs, à savoir pour créer une région d'influence américaine dans le nord de la Syrie en renforçant les positions des forces kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) », a indiqué M. Orhan.
Les États-Unis aident les Kurdes syriens à combattre Daech au sol en leur envoyant des armes et des renforts de commandos américains. Mais Washington soit refuse son aide, soit mène des opérations aériennes sans aucun effet lorsqu'il s'agit d'aider l'opposition syrienne qui lutte aussi contre les terroristes de Daech, d'après lui.
La Turquie est sérieusement préoccupée par le soutien apporté par les États-Unis au Parti de l'union démocratique (PYD) des Kurdes syriens qu'Ankara considère comme une organisation terroriste et comme la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) turc.
« Ils accordent ouvertement cette aide, ce qui aggrave la crise dans les relations entre la Turquie et les États-Unis », a ajouté l'expert.
M. Orhan a salué le prochain sommet sur la Syrie qui réunira les acteurs les plus influents du processus de paix syrien à Astana, au Kazakhstan, en janvier 2017.
« Le plus prometteur est le fait que ce sommet réunira les plus influents acteurs de la crise syrienne à la table de négociations. La Russie et l'Iran peuvent influer sur les dirigeants syriens. D'autre part, la Turquie a une grande influence sur l'opposition syrienne. La Turquie est limitrophe de la province syrienne d'Idlib où l'opposition contrôle un territoire important. Ainsi, les événements à Idlib concernent directement la Turquie », a précisé l'analyste politique
Selon lui, le sommet d'Astana n'amènera pas au règlement immédiat de la crise en Syrie et à la fin des hostilités, mais cette rencontre peut rapprocher le monde du règlement du conflit syrien.
« Il peut s'agir d'une entente entre les principaux acteurs, d'une trêve et de la lutte commune contre les facteurs que toutes les parties considèrent comme dangereux », a conclu M. Orhan.