La prochaine console de Nintendo surprend par la qualité de son écran, autant que par son ergonomie.
Amis aux mains de géants, passez votre chemin : la Nintendo Switch n'est pas pour vous. La prochaine console de Nintendo, attendue le 3 mars au prix approximatif de 300 euros, offre certainement l'un des dispositifs de contrôle les plus petits jamais vus. C'est l'une des nombreuses particularités de la console, que Pixels a pu essayer durant deux heures lors d'une présentation organisée par la marque.
A noter que Nintendo annonce entre deux heures trente et six heures d'autonomie, mais qu'il était impossible de vérifier, toutes les consoles présentées le 13 janvier étant attachées en mode fixe. De même, l'interface de la console n'était pas présentée, pas plus que les fonctionnalités en ligne. Il n'était même pas possible d'essayer la « transformation » de la machine, de console de salon en console portable.
Un objet qui surprend.
Chacun se fera son propre avis sur le design, grisâtre, auquel certains ont su trouver un charme quasi canin. En revanche, la Switch surprend sur deux points : d'abord, elle est un peu lourde en version tablette, sensiblement plus qu'un iPad première génération - en tout cas au jugé ; ensuite, son écran, à la résolution fine et au contraste puissant, n'a pas à rougir face à la référence en la matière, la PS Vita. Un très bon point pour apprécier la beauté des paysages de Zelda, par exemple, même si celui-ci n'était pas testable dans cette configuration. En tout cas, le confort pour les yeux est incomparable avec celui de l'écran 3DS, et même de la Wii U.
Si la finition générale semblait de plutôt bonne qualité, l'écrin ne donnait toutefois pas l'impression d'objet haut de gamme que peuvent avoir les produits Sony ou Apple. Rien de très original côté Nintendo, mais au moins la console ne fait pas « jouet », contrairement à ce qui a pu être reproché par exemple à la GameCube au début des années 2000.
Une prise en main particulière.
La prise en main ? Les prises en main, devrait-on plutôt dire. Il y a de nombreuses manières d'utiliser la Switch, selon le jeu et la situation. En mode nomade, l'ergonomie n'est pas très différente de celle de la Wii U.
En mode « mini », en jouant à deux mains sur une des moitiés de contrôleur, la prise en main est soudain bien plus étrange, entre les boutons minuscules, la gâchette inutilisée qui taquine la paume, et le stick gauche presque situé en plein centre. Idéal si vous êtes Lilliputien avec quatre doigts à la main gauche et six (dont deux pouces) à la droite. Dans le cas contraire, un peu d'acclimatation sera nécessaire. La manette « pro », en option, est elle aussi classique qu'efficace.
Mais il existe bien d'autres configurations, comme en mode volant, avec un petit volant taille voiture télécommandée, à attacher à la micromanette Joy-Con. Le concept est semblable à celui de la Wii pour Mario Kart 7, mais format XS. Par ailleurs, les deux Joy-Con peuvent s'attacher ensemble pour former une simili manette normale, configuration de base pour un jeu comme Zelda.
Les jeux, du plus classique au plus étrange.
Il y a à boire et à manger. Une quinzaine de titres étaient présentés, le toujours très épique The Legend of Zelda : The Breath of the Wild en tête d'affiche, et de nombreux microjeux. L'ensemble donnait l'impression d'un étonnant fourre-tout de concepts, du plus classique (course, combat, plate-forme, etc.) au plus étrange (un jeu de coopération consistant à se découper mutuellement pour réaliser des formes, Snipperclips : les deux font la paire).
Plusieurs jeux, dont ceux de la compilation 1-2 Switch, offrent quelques moments de franche rigolade (le jeu de duel face à face façon western), d'autres de nostalgie assumée (Sonic Mania, Super Bomberman R), ou d'expérimentations à creuser (le prometteur jeu de combat Arms, moitié Punch out moitié Wii Boxing). Mais pas toujours facile de se convaincre que la compilation de microjeux sera vendue une cinquantaine d'euros, alors que son contenu laisse l'impression d'un sympathique disque de démonstration à la Wii Play.
https://www.youtube.com/watch?v=j7p47TOmicQ
En l'état, et d'ici au mois de juin, la console semble surtout se présenter comme un lecteur de luxe pour un jeu en particulier, The Legend of Zelda : Breath of the Wild, par ailleurs également prévu sur Wii U. Mais jouer au plus immersif des Zelda sur un écran haut de gamme nomade, c'est un plus auquel de nombreux amoureux de la saga ne rechigneront pas, et on peut les comprendre.
En dehors de ce titre, et faute d'avoir essayé Super Mario Odyssey, aucun titre ne semblait pour l'instant justifier le prix général de la console, 330 euros, pour ce qui s'apparent à une Wii croisée avec une Wii U portative et spécialisée dans le multijoueur.
Ironiquement, les centaines de milliers de possesseurs de la Wii U sont les plus pénalisées, puisque entre un remake enrichi (Mario Kart 8 Deluxe), une suite très proche (Splatoon 2) et un blockbuster commun (The Legend of Zelda : Breath of the Wild), ils sont pour l'instant les plus concernés par le risque de doublons. Mais quand on aime...