Une équipe de scientifiques travaille actuellement sur le développement d'un embryon hybride de mammouth en le croisant avec l'éléphant d'Asie. Ils espèrent pouvoir le ressusciter d'ici deux ans.
C'est The Guardian qui présente le projet fou de cette équipe de scientifiques qui travaille sur des manipulations génétiques dans le but de faire réapparaître le mammouth dans les deux prochaines années. Disparu depuis 4000 ans, le mammouth pourrait être ressuscité à l'aide d'un embryon hybride et permettrait de créer une nouvelle espèce d'éléphant d'Asie.
Cette nouvelle espèce serait alors baptisée "mammophant". Si ce "mammophant" voyait le jour, il aurait de petites oreilles, plusieurs couches de graisse, une longue fourrure et le sang froid des animaux polaires. Il s'agit des mêmes caractéristiques que le mammouth possédait à l'époque, qui sont implantées dans l'ADN de l'éléphant. George Church, qui est à la tête de l'équipe, explique que s'ils parviennent à relever ce défi, ce mammouth pourrait venir en aide pour la préservation de l'éléphant d'Asie dont l'espèce est menacée ou encore lutter contre le réchauffement climatique :
Ils empêchent la toundra de se dégeler, en permettant l'arrivée de l'air froid. En été, ils abattent les arbres et aident l'herbe à pousser.
Un projet qui fait débat.
Si ce projet peut nous faire croire que la fiction de Jurassic Park rattrape la réalité, la communauté scientifique reste mitigée. En effet, cela pose beaucoup de questions sur le plan éthique. Car en plus de faire revivre le mammouth, l'équipe de Church veut également implanter l'embryon hybride dans l'utérus d'un éléphant. Matthew Cobb, professeur de zoologie à l'université de Manchester expose ses doutes :
Le mammouth n'est pas seulement une addition de gènes, c'était aussi un animal social, tout comme l'éléphant d'Asie moderne. Que va-t-il se passer lorsque l'éléphant-mammouth hybride sera né ? L'animal résultant aura été privé des interactions pré-natales avec sa mère.
Les Russes déjà sur le coup.
Mais ce projet n'est pas inédit ! En 2013 déjà, une équipe de scientifiques russes avait conclu un accord avec Hwang Woo-Suk, le spécialiste du clonage, pour mettre au point un clone du mammouth à partir de cellules vivantes retrouvées dans le sang issu d'une carcasse de mammouth coincée dans le sol gelé d'Arctique. Si les Russes et les Sud-Coréens parviennent à ce clonage, les noyaux de cellules du mammouth seront placés dans des ovules d'éléphantes pour obtenir des embryons disposant d'ADN de mammouth pour ensuite les placer dans l'utérus d'une femelle éléphant d'Asie.