La direction d'Air France a annoncé quatre licenciements pour faute lourde, une procédure de licenciement contre un représentant du personnel et onze mise à pieds, suite aux incidents qui ont émaillé le Comité d'entreprise du 5 octobre, où elle a annoncé plusieurs milliers de suppressions d'emplois. L'intersyndicale d'Air France a appelé à manifester contre ces sanctions le 19 novembre.
Quatre salariés d'Air France, mis en cause pour des violences le 5 octobre, ont été licenciés "pour faute lourde" et un cinquième, représentant CGT du personnel, fait l'objet d'une procédure de licenciement spécifique en raison de son statut, a annoncé jeudi un porte-parole de la compagnie. Issus principalement de la branche cargo, ils sont licenciés "sans indemnité ni préavis", a précisé Miguel Fortea de la CGT Air France. Les faits "d'accusation d'agressions physiques n'ont pas été retenus" pour un sixième salarié, a-t-il indiqué, des sources syndicales précisant que cette personne ferait l'objet d'une mise à pied. Par ailleurs, "une mise à pied sans solde de quinze jours" a été décidée pour onze autres salariés au sol, selon Air France. Ces sanctions font suite aux échauffourées qui avaient eu lieu lors du Comité central d'entreprise (CCE) du 5 octobre dernier, où a été annoncé un plan de restructuration menaçant près de 3 000 emplois. Deux cadres de la compagnie, dont le directeur des ressources humaines, s'étaient fait arracher leur chemise.
L'intersyndicale révoltée contre ces sanctions.
Dans un communiqué, l'intersyndicale appelle à "l'arrêt des poursuites judiciaires et disciplinaires" et à la "réintégration" des salariés licenciés à l'issue d'une "parodie" de procédure légale. "Que les choses soient claires, aucune des vidéos des salariés incriminés ne montre de violences physiques à l'encontre de qui que ce soit", ils ont été "pris au hasard" car "la direction veut en faire des exemples", assure-t-elle. Pour l'intersyndicale, "rien" ne justifie ces décisions intervenant avant même que la justice ne se prononce le 2 décembre sur les violences. Constatant que la direction "persiste" par ailleurs "dans sa stratégie de destruction d'emploi et d'attrition" de la flotte, l'intersyndicale appelle "à se mobiliser" jeudi, jour de comité central d'entreprise (CCE), "en attente d'une action plus forte très prochainement". "De notre côté il n'y a pas pour l'instant de mouvement de grève", mais un appel à la mobilisation "pour essayer de mobiliser l'opinion publique, l'attention de l'État, l'attention de la direction", a indiqué Emmanuel Mistrali, porte-parole du syndicat majoritaire de pilotes (SNPL). Il pointe un "manque de prise de conscience de la dégradation du climat social et de l'avancée tranquille vers une situation explosive", fustigeant des "sanctions écrites par avance et complètement disproportionnées".