Après le rejet d'un plan de relance par les salariés, Alitalia va demander à l'Etat italien de nommer des administrateurs, qui auront la charge de trouver un repreneur ou de procéder à la liquidation de l'entreprise. La compagnie italienne pourrait bénéficier temporairement d'une aide publique.
Le Conseil d'administration d'Alitalia a constaté mardi « l'impossibilité d'une recapitalisation » , suite au rejet par 67% des salariés du plan drastique de restructuration. Les actionnaires n'entendaient pas renflouer la compagnie aérienne en difficulté, à défaut d'un accord sur ce plan. Ainsi, « le conseil d'administration d'Alitalia a décidé d'engager les procédures prévues par la loi », a annoncé l'instance dirigeante de la compagnie aérienne. Une assemblée générale des actionnaires est convoquée jeudi 27 avril afin de délibérer sur le sujet.
Dans le cadre d'une « administration extraordinaire » publique, le gouvernement italien devra nommer rapidement par décret un ou plusieurs commissaires (jusqu'à trois). Ceux-ci auront la charge de préparer un plan industriel qui sera soumis à l'Etat et aux créanciers. La procédure permettra à la compagnie aérienne de geler ses paiements non stratégiques pour faire face à ses dépenses urgentes, telles que l'approvisionnement en carburant, le paiement des redevances aéroportuaires ou des salaires.
Alitalia a d'ailleurs tenu à préciser mardi que malgré « l'échec du référendum » , son programme des vols « n'est pas affecté » et se poursuit normalement.
Dans une interview avec la chaine de télévision Sky TG24, le ministre du Travail Giuliano Poletti a confirmé qu'une nationalisation de la compagnie aérienne était exclue.
L'hypothèse la plus probable est « une courte période d'administration extraordinaire qui se terminera dans les six mois par une vente partielle ou totale des actifs d'Alitalia ou la liquidation » , a déclaré, quant à lui, le ministre du Développement économique Carlo Calenda sur TG3, une autre chaine de télévision. « Reste à voir s'il y a des entreprises intéressées, mais cela est prématuré » , a-t-il ajouté.
La Stampa, sans citer ses sources, a évoqué un accord possible entre Lufthansa et Etihad Airways, qui détient 49% d'Alitalia. Etihad a déjà conclu un accord avec Lufthansa au sujet d'Airberlin.
Alors que les caisses d'Alitalia sont à sec après des années de pertes, le ministre du Développement économique a déclaré que l'Union européenne peut donner son « feu vert à une aide publique » sous la forme d'un prêt, dans des conditions très spécifiques et pour une durée limitée de six mois par exemple. Il s'agirait alors « d'un pont financier de transition » et non d'une nationalisation, a-t-il bien précisé.