
Un membre de la garde nationale du Venezuela tire sur les manifestants, vendredi 28 juillet 2017 à Caracas.
Alors que la tension monte dans le pays, Air France a suspendu ses vols vers Caracas.
Ce n'est jamais bon signe. L'annonce de la suspension des vols Air France en direction de Caracas entre dimanche à mardi ne prête guère à l'optimisme. A l'approche de l'élection dimanche d'une Assemblée constituante controversée dans un climat de violences meurtrières et de vive inquiétude internationale, la compagnie française craint pour la «sécurité» de ses vols.
«En raison de la situation au Venezuela, Air France est amenée à suspendre ses vols à destination de Caracas du dimanche 30 juillet 2017 au mardi 1er août inclus», a annoncé la compagnie dans un court communiqué. Un vol au départ de Paris-Charles-de-Gaulle à destination de Caracas prévu samedi à 10h15 est toutefois maintenu, a précisé un porte-parole d'Air France.
«Des mesures commerciales exceptionnelles sont proposées à nos clients voyageant de et vers Caracas dans les prochains jours. La compagnie suit la situation en temps réel et informera ses clients de toute évolution de son programme de vols. Air France rappelle que la sécurité de ses clients et de ses équipages est sa priorité», est-il ajouté dans le communiqué.
Plus divisés que jamais.
Les Vénézuéliens sont appelés dimanche aux urnes pour élire une Assemblée constituante contestée voulue par le président socialiste Nicolas Maduro. Le scrutin est à l'origine de la crise politique que traverse le pays, bien que la crise économique soit plus profonde. L'opposition vénézuélienne a effectivement refusé de participer à ce processus et voit dans cette Constituante un moyen pour le président Maduro de se cramponner au pouvoir, de contourner le Parlement élu, où elle est majoritaire, et d'éviter la présidentielle de fin 2018.
Si elle est élue, cette Assemblée aura pour mission de réécrire la Constitution. Le scrutin risque toutefois de se dérouler dans un climat de tension extrême. Depuis le début des manifestations antigouvernementales en avril, les blocages et les barricades enflammées constituent le quotidien de millions de vénézuéliens. Face à la multiplication des mobilisations dans les grandes villes du pays, la police et l'armée organisent une répression très dure. 113 personnes ont déjà été tuées dans différentes manifestations depuis avril, donnant l'image d'un pays plus divisé que jamais.