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Macron risque de rééditer l'erreur d'Obama


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En 2008, le président américain n'avait pas réussi à faire de son impressionnant mouvement militant une force politique pérenne.

Les stratèges politiques d'En marche ne s'en sont jamais cachés : la campagne présidentielle de Barack Obama en 2008 aux Etats-Unis a fait figure de modèle pour celle d'Emmanuel Macron en 2017. Mise en avant de l'enga­gement citoyen, démocratie parti­cipative, construction d'une impressionnante base militante, autant de caractéristiques revendiquées par En marche qui ont directement été inspirées du mouvement Obama for America (OFA), la structure partisane citoyenne qui a largement contribué à la victoire de Barack Obama en 2008. « J'admire la campagne qu'Emmanuel Macron a menée », avait d'ailleurs affirmé l'ex-président américain dans une vidéo de soutien au candidat d'En ­marche postée en mai dernier.

https://www.youtube.com/watch?v=vt5IkcqG3FI

Soutenir les réformes présidentielles.

Si la comparaison entre ces deux campagnes est donc frappante de similitude, il est intéressant de la prolonger aujourd'hui. Car après sa victoire en 2008, Barack Obama a été confronté au même défi auquel s'attaque Emmanuel Macron : transformer un puissant mouvement politique citoyen en une structure partisane capable de soutenir les réformes présidentielles. Un objectif ambitieux : avec 2,5 millions de militants actifs pendant sa campagne, Barack Obama avait la capacité de bouleverser les structures classiques des partis. « Ce serait la plus grande organisation politique jamais mise en place », avait alors admis Ed Rollins, stratège politique de Ronald Reagan dans les années 1980.

Mais force est de constater que le projet a tourné court. Moins de deux mois après la victoire de Barack Obama, l'OFA ne donnait plus de signes de vie, l'organisation citoyenne ayant été incor­porée dans le très cloisonné Parti démocrate américain. « Ça n'a pas marché ! », constatait en 2010 Ed Rollins dans les colonnes du magazine américain « Rolling Stone » . « Ils [le Parti démocrate] n'ont pas gardé l'organisation vivante. Ils pensaient pouvoir l'utili­ser quand bon leur semble. Mais lorsque les militants ont l'impression d'avoir pris part à une révolution politique, vous devez nourrir cette dynamique. Vous devez être certain qu'ils se sentent importants. » Déçus par un manque patent de considération et l'absence du renouveau politique promis pendant la campagne, nombreux sont les militants qui ont alors rapidement quitté l'OFA.

Une rupture avec la base citoyenne considérée par nombre de stratèges de la campagne de Barack Obama comme un immense gâchis et dont l'histoire devrait sonner comme un signal d'alerte pour Emmanuel Macron. Les premières contestations de la base militante d'En marche qui dénonce une opération de centralisation du pouvoir au sein du parti rappellent un peu le ­scénario américain.