
Alors quand, à l'automne 2016, les membres du site onvasortir.com ont vu une proposition de voyage à 159 € pour un séjour de deux jours durant le carnaval, en février 2017, beaucoup ont sauté sur l'occasion. D'autant que beaucoup connaissaient l'organisateur du séjour. Ce quinquagénaire sallauminois a encaissé le réglement d'une vingtaine de personnes du Lensois, lors de rencontres sur des parkings ou dans des bars. 2 385 € au total.
« On l'avait pourtant croisé avant, il était avenant. »
Mais arrivé en février, le rêve de carnaval à Venise s'est évanoui. Il avait pourtant donné aux participants du séjour des attestations de la compagnie aérienne Atalia, des documents en italien, une description de l'hôtel, etc. Mais tout était faux, le président du tribunal lui reconnaissant même « un talent de faussaire » tant les documents semblaient authentiques.
Suite au dépôt de plainte de certaines victimes, le Sallauminois a reconnu devant les policiers avoir détourné cet argent pour, avait-il indiqué, améliorer le quotidien de ses enfants et se réinsérer socialement.
Poursuivi par le parquet, Salvatore Augelli n'est pas venu s'expliquer, mardi, au tribunal de Béthune. Contrairement à deux de ses victimes qui répétaient : « On s'est fait berner. On l'avait pourtant croisé avant, il était avenant... » Elles sont venues demander des dommages et intérêts comme six autres victimes l'ont fait par courrier.
Reconnaissances de dettes.
Le procureur a également regretté cette absence au tribunal. « Le carnaval avec une nuit dans un hôtel 3 étoiles, ça paraissait beau, reconnaît-il. Mais trop beau... » Grâce à « son bagou », il a réussi à convaincre une vingtaine de personnes devenues autant de victimes. « C'est un abus de confiance » tonne encore le procureur. Abus qu'il a reconnu puisqu'il a établi des reconnaissances de dettes « qui sont comme un aveu », mais qu'il n'a jamais honorées. Face à cette absence et aux deux mentions déjà inscrites au casier judiciaire, le procureur a requis 8 mois de prison ferme et 1 000 € d'amende contre le Sallauminois.
Les juges béthunois ont finalement condamné Salvatore Augelli à six mois de prison ferme. Il devra aussi verser, au total, près de 2 800 € aux huit victimes qui ont demandé réparation.