
SOCIETE Les travaux du nouveau dispositif de sécurisation de la tour Eiffel avec une paroi de verre anti-balles ont démarré ce lundi...
La construction de la clôture anti-balles de la tour Eiffel démarrera le 5 octobre et la fin des travaux est prévue pour le mois de mai 2018.
Le mur haut de trois mètres sera anti-balles et anti-voitures béliers.
Elles traversent le pont d'Iéna en direction de la Dame de fer alors que des coups de pelleteuse résonnent, non loin. En visite à Paris durant deux jours, Andrée et Béatrice, originaires de Saint-Etienne, réagissent volontiers au futur mur anti-attentats autour de la tour Eiffel. « Je pense que c'est une bonne solution, cela permettra d'assurer la sécurité. Nous ne sommes à l'abri de rien », estime la première, âgée de 76 ans. Aux pieds de l'édifice, même son de cloche : « Désormais les militaires se font agresser, alors autant construire des murs », s'exclame Claire, 20 ans, habitante de Châteauroux.
Pour le moment, les travaux n'en sont qu'à leurs prémices. Le chantier a débuté ce lundi. « Nous sommes dans la phase d'installation des bungalows pour les ouvriers, tandis que les géomètres finissent de calculer le tracé », explique sur place, un agent de sécurité du chantier. La construction de la clôture débutera, elle, le 5 octobre, et ne devrait pas gêner l'arrivée des touristes et les visites, assure-t-on au sein la Société d'exploitation de la tour Eiffel (Sete) et à la mairie de Paris. Pour quel résultat final ?
Un mur en verre de trois mètres de haut.
La sécurisation du monument, qui bénéficie déjà d'une présence policière permanente et d'undispositif de contrôle depuis juillet 2016, va être renforcée par la création de ce mur de trois mètres de haut. Composée de verre, cette installation qui a pour vocation d'être anti-balles et anti-voitures béliers se dressera sur deux côtés. Le premier, direction Seine et l'autre avenue Gustave-Eiffel. Les deux autres côtés, sur lesquels se feront les entrées et les sorties avec plusieurs points de contrôle, seront fermés par des grilles métalliques.
La fin des travaux est prévue en mai 2018, pour un coût total de 30 millions d'euros, note Jean-François Martins, adjoint aux sports et au tourisme de la maire de Paris, Anne Hidalgo. Un investissement devenu nécessaire, selon les autorités. En août dernier, un Français de 19 ans, d'origine mauritanienne, armé d'un couteau voulait « commettre un attentat contre un militaire ». Il avait franchi un portique de sécurité à l'entrée de la tour. Il avait été renvoyé en hôpital psychiatrique. « La sécurité est un enjeu d'attractivité. Paris est une ville sûre », martelait un mois plus tôt, le préfet de police Michel Delpuech. Mais ce dispositif en verre autour du monument le plus visité au monde avec sept millions de visiteurs par an, ne fait toutefois pas l'unanimité.
« Aucune concertation, ni réflexion globale. »
« C'est rassurant mais je pense que ça n'arrêtera pas quelqu'un qui veut vraiment passer à l'action », note un commerçant situé quai Branly. « Cela va dénaturer le paysage. Ok, c'est pour la sécurité, mais on en aurait pu s'en passer. Les abords du monument sont suffisamment sécurisés », estime Pascale, 45 ans, qui travaille « à côté », avenue de Suffren. D'autres, s'opposent plus frontalement à ce mur.

Je suis sûre, Ryno, que des #bobos vont prendre le mur pare-balles de la #TourEiffel pour une oeuvre d'art !
22:16 - 19 sept. 2017
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« Nous sommes en faveur des préconisations de la préfecture de police et le renforcement de la sécurité mais ce projet est fait à la va-vite, sans aucune concertation, consultation, réflexion globale, ni d'appel d'offres, ni d'étude d'intérêt général », déplore Jean-Sébastien Baschet, président del'association Les Amis du Champ-de-Mars qui « représente ses 21 millions d'usagers ». « Du coup, on ne sait pas si ce projet à plusieurs millions d'euros va dans le bon sens », ajoute-t-il, avant d'ajouter : « Le projet actuel ne prend le problème que par le petit bout de la lorgnette. La problématique sécuritaire ne se limite pas à la tour Eiffel mais au site global. » Il déplore également un Champ-de-Mars qui « tombe en ruine ».
Dans ce sens, l'association a déposé en juillet un recours auprès du tribunal administratif pour « dénoncer l'absence de gestion de la mairie sur ce site ». Ils tiendront d'ailleurs une conférence presse jeudi pour détailler les avancées de leur action contre la mairie de Paris.