
Fabrice Dariot (Bourse des Vols) estime que les passagers des compagnies aériennes sont toujours mal protégés, notamment en cas de faillite.
"La protection des droits du consommateur, une priorité dans le monde de l'aérien ?" La liste des compagnies aériennes en faillite pourrait s'allonger.
PanAm, TWA, Swissair, Sabena, Malev, Cyprus Airlines, Air Méditerranée, et plus récemment Alitalia, airberlin ou Monarch Airlines... La liste des compagnies aériennes ayant fait faillite est très longue. Surtout, elle risque de s'allonger bien davantage dans les prochaines années sous la pression de la concurrence et des mouvements de concentration des "majors".
Chaque faillite est quasi toujours invariablement accompagnée de son lot de clients lésés, abandonnés et sans solutions de rechange pour leur voyage. La protection du consommateur est défaillante et cela n'émeut guère l'Union européenne qui s'est pourtant fait une spécialité de la "défense du consommateur", citons par exemple les règles d'indemnisation en cas de retard ou annulation de vol (Règlement (CE) n° 261/2004 du Parlement européen et du Conseil).
Iata est là aussi moins leste à proposer un fonds de garantie pour protéger les consommateurs en cas de faillite de ses membres adhérents, qu'à exiger des garanties de plus en plus conséquentes à la distribution, pour protéger les compagnies aériennes en cas de défaillance d'une agence de voyages.
Des clients aux abois, des avions à l'arrêt, des pilotes disponibles, des créneaux aéroport à récupérer... A qui profite cette situation ? La concentration en cours et à venir nous donnera certainement quelques éléments de réponse. On se demande ce que la Commission et le Parlement européens attendent pour imposer aux compagnies de notre continent une caution qui garantisse, mordicus, le départ des clients enregistrés.