
France 3 a fait tester 8 marques de carottes en laboratoire. Quatre issues de l'agriculture conventionnelle et quatre certifiées biologiques. Surprise : certaines carottes "classiques" ne contiennent aucune trace de pesticides, alors que celles vendues chez Bio c'Bon présentent "des résidus de trois produits phytosanitaires" interdits dans la culture biologique.
Des traces de pesticides ont été retrouvées dans deux marques de carottes "classiques", à savoir celles vendues par Lidl et par des primeurs de quartier. Les légumes "classiques" de la marque Leader Price et Carrefour sont en revanche dépourvus de traces, comme ceux vendus chez Naturalia, Carrefour Bio et La Vie Claire. La carotte a été choisie parce qu'elle a tendance à retenir particulièrement les pesticides.
À noter que la quantité de résidus retrouvés dans les légumes Bio c'Bon est même supérieure à celle détectée dans les deux types de carottes issus de l'agriculture conventionnelle présentant également des traces de pesticides. "Ces carottes non-bio vendues à 0,89 euros contiennent finalement moins de pesticides que les carottes bio à 2,10 euros", note la chaîne.
"ÉTHIQUEMENT, CE N'EST PAS UNE BONNE NOUVELLE."
"L'évolution de l'écosystème peut expliquer la présence de quantité infime de ces produits mais ne saurait remettre en cause la rigueur et le process biologique de nos producteurs", assure Bio c'Bon. "La qualification bio n'est donc pas susceptible d'être remise en cause".
Comment expliquer ces résultats ? "On peut l'expliquer par le fait que l'agriculture biologique impose aux producteurs une obligation de moyens et pas de résultats. Ils sont responsables de ce qu'il se passe dans leurs champs. Mais après, il peut y avoir une contamination dans le transport, lors du stockage, ou s'il y a épandage dans le champ voisin", explique un journaliste de France 3.
"Enfin, l'origine des semences peut également être une cause de propagation. "Si une graine est issue d'une plante contaminée, même si elle pousse dans des conditions bio, elle donnera une plante contaminée", précise le spécialiste.
En 2017, 6,5% des surfaces cultivées en France sont issues de l'agriculture biologique, et 50% des surfaces seront bio en 2050. "Il n'y aura pratiquement plus de pesticides dans les champs", déclare le journaliste en rappelant qu'il en restera tout de même. "Il y a des parcelles bio qui sont contaminées à l'arrosage, car on puise dans des nappes phréatiques qui contiennent du DDT, alors qu'il est interdit depuis 30 ans"
Interrogée par France 3, l'association UFC-Que Choisir estime que si les taux sont trop faibles pour provoquer un problème de santé publique, "éthiquement, ce n'est pas une bonne nouvelle".