
VIDÉO - La CGT a lancé ce jeudi une troisième journée de mobilisation contre les ordonnances réformant le Code du travail. Les cortèges se sont formés dans plusieurs villes en attendant la manifestation parisienne cet après-midi. Dans les transports, le trafic est quasi normal.
La CGT, rejointe par Solidaires, a appelé à une nouvelle journée de mobilisation ce jeudi, pour la troisième fois, après les 12 et 21 septembre. Le mot d'ordre est très large, allant de la contestation des ordonnances révisant le Code du travail, aux réformes fiscales, en passant par la défense du service public. De Saint-Etienne à Vichy en passant par Lyon, les manifestations ont commencé dans plusieurs villes de France. À Paris, le cortège va s'ébranler à 14 heures de Montparnasse, direction Denfert-Rochereau. Philippe Martinez, patron de la CGT, était attendu à Marseille.
«Cette journée est multiforme. Il y aura des manifestations à Paris, Marseille, mais aussi beaucoup de déploiement dans les entreprises pour discuter, argumenter, convaincre les salariés de la nocivité de ces ordonnances», a expliqué ce matin Fabrice Angei, secrétaire général de la CGT, sur Radio Classique. Philippe Martinez, patron de la CGT, va défiler à Marseille, loin de Paris où la manifestation va s'ébranler à 14 heures de Montparnasse, direction Denfert-Rochereau.
«La page n'est pas tournée, les ordonnances ne font pas loi. Une loi de ratification est prévue fin novembre. Des lois ont déjà été abrogées après une mobilisation forte», insiste Fabrice Angei. Pour Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, cette nouvelle contestation est «une nécessité». Selon elle, «il faut se battre, il faut dire non. On est dans une société ou l'argent va à l'argent. Ceux qui bossent n'arrivent même pas à boucler la fin de mois. Et on a un gouvernement qui offre 5 milliards en cadeau aux plus riches. Il faut dire qu'on n'est pas d'accord, expliquait-elle sur France 2 ce matin. La contestation fuse de tous les côtés. Routiers, retraités, fonction publique, secteur privé... J'espère que ce ne sera qu'un début».
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Pas de problèmes majeurs dans les transports.
À la SNCF, un préavis de grève a été déposé par la seule CGT-Cheminots. Malgré la position nationale de Solidaires, la fédération SUD-rail a pour sa part décliné et travaille à un mouvement interprofessionnel «plus large» mi-novembre. Résultat: le trafic est «normal», avec «très peu de perturbations», constate un porte-parole du groupe ferroviaire. «Il peut y avoir éventuellement localement quelques suppressions de trains», mais «rien de significatif», a-t-il ajouté.
Le réseau TGV et International, ainsi que le Transilien en région parisienne, ne seront pas touchés par la grève. Pour les lignes Intercités, quatre trains sur cinq devaient circuler.
En attendant le 24 octobre.
L'instance nationale de la CGT avait décidé ce mouvement seule à l'issue d'une réunion intersyndicale la semaine dernière qui a échoué à arrêter une action unitaire. Toutes les confédérations émettent de sérieuses critiques quant aux risques que représentent certaines mesures pour le salarié, comme le plafonnement des indemnités prud'homales ou la fusion des instances représentatives du personnel, dont le décret d'application n'a toujours pas été publié.
Toutefois, elles sont très divisées sur les modalités d'action et semblent déjà, pour certaines, tournées vers le prochain volet des réformes sociales. Le gouvernement a entamé cette semaine des discussions avec les syndicats sur la réforme de l'assurance-chômage, de la formation professionnelle et de l'apprentissage. «On a du mal à comprendre cet appel», avoue un cadre de la CGT, qui craint que la journée ne «soit un échec», une semaine après la mobilisation «en demi-teinte» pour soutenir les fonctionnaires.
Une nouvelle intersyndicale, programmée le 24 octobre, pourrait donner lieu à un appel plus unitaire, éventuellement avec FO et la CFE-CGC, espèrent la CGT et Solidaires. Paradoxalement, cette réunion est prévue dans les locaux de la CFDT, dont le secrétaire général, Laurent Berger, a maintes fois répété qu'il refusait de faire «démonstration de faiblesse» en battant le pavé contre les ordonnances, malgré les demandes insistantes d'une partie de ses militants.