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Retour des femmes et des enfants de jihadistes : colère des familles contre Macron


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Plusieurs familles de jihadistes français ont écrit au chef de l'Etat pour demander leur rapatriement. Concernant les femmes et les enfants, ce sera "du cas par cas"

"Ce sera du cas par cas". C'est ainsi qu'Emmanuel Macron entend traiter le délicat sujet du retour des femmes et des enfants de jihadistes français capturés en Irak et en Syrie, comme il l'a indiqué, mercredi, lors d'un entretien à France 2, en marge de l'inauguration du Louvre Abu Dhabi.

Concernant ces enfants, le chef de l'Etat a indiqué :
"Ils font l'objet d'ores et déjà pour ceux qui sont revenus et ceux qui reviendront, d'une procédure toute particulière et d'un suivi très particulier, en particulier sur le plan médical et psychiatrique".
E. M.

Relancé sur la question de ce rapatriement des femmes et des enfants, le locataire de l'Elysée a répété que "c'est au cas par cas". "Il y en a qui peuvent revenir sans qu'ils soient rapatriés, il y en a qui peuvent être rapatriés, et il y en a qui seront jugés avec leurs familles, dans certaines circonstances, dans les pays où ils sont, en particulier l'Irak".

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1700 Français ont rejoint Daesh.

Mais alors que Daesh est sur le point d'être vaincu militairement, plusieurs familles de jihadistes français capturés en Irak et Syrie ont écrit au chef de l'Etat pour réclamer leur rapatriement. Selon le gouvernement, environ 1.700 Français sont partis rejoindre les zones jihadistes irako-syriennes depuis 2014.

Sur ce total, selon des chiffres de fin octobre, 278 sont morts - chiffre que le gouvernement admet sous-évalué - et 302 sont revenus en France dont 178 hommes (dont 120 écroués), 66 femmes (dont 14 ont été écrouées) et 58 mineurs, la plupart de moins de 12 ans. Les autres ont été capturés en Syrie ou Irak, tués dans les combats ou ont fui vers les derniers territoires tenus par l'EI ou d'autres foyers jihadistes (en Libye notamment).

Colère des familles.

Reste que les déclarations du président ont aussitôt été dénoncées par un représentant et un avocat des familles concernées. Ces propos sont "indignes" et "irresponsables", a déclaré à Amine Elbahi, dont la soeur, qui avait quitté la France en 2014 à 19 ans pour gagner la Syrie et y a eu deux enfants d'un combattant de l'EI tué depuis. Et de prévenir : "Les enfants sont innocents."

"En faisant du cas par cas, par exemple en fonction de l'âge, on va décomposer les familles. Or c'est cette décomposition familiale qui a favorisé en France le terreau de la radicalisation".

Amine Elbahi.

"Nous sommes en train de reproduire notre Histoire", a-t-il averti.
Samia Maktouf, avocate en lien avec certaines familles, a indiqué de son côté :
"Le retour de ces enfants est un enjeu sociétal prioritaire. Les abandonner à leur sort serait faire d'eux des bombes à retardement" Samia Maktouf.
Selon elle : "Ils devraient être pris en charge par leurs grands-parents dans un cadre adapté. Ils sont français, c'est un devoir de la France de les accueillir, n'en faisons pas des apatrides".

La France reconnaît la justice irakienne.

De quelle autorité relèvent les jihadistes français à l'étranger ? Sur ce point, la ministre des Armées Florence Parly a précisé fin octobre que le sort des Français arrêtés dans les zones de conflits dépend du pays où ils se trouvent. S'ils sont en Irak, les adultes peuvent être jugés sur place, et le sort des enfants "est étudié au cas par cas", en tenant compte de la volonté des parents, avait-elle indiqué.

Mercredi, Emmanuel Macron a indiqué :"Nous avons des échanges permanents avec la justice irakienne, que nous reconnaissons. Et quand des crimes sont identifiés pour des ressortissants français (...), ils doivent être jugés, et nous reconnaissons la justice, il y a un travail qui est fait avec".

Et quand ils reviennent en France, précise le chef de l'Etat : "Les adultes sont soumis à la justice française, sont incarcérés, seront jugés". Ajoutant : "Et tout ce qui a été commis fera l'objet d'un jugement, parce que c'est aussi la juste protection que nous devons à nos concitoyens".