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Assassin's Creed Origins, antique tout sauf toc


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Dernier épisode en date d'une franchise désormais née il y a dix ans (quasiment l'âge de la retraite pour un jeu vidéo), Origins était annoncé comme l'épisode du renouveau. Il l'est sans aucun doute, et transcende enfin l'héritage jusqu'ici trop pesant de ses prédécesseurs.

Tout le monde connait Assassin's Creed. C'est d'ailleurs l'une des performances du géant français Ubisoft cette dernière décennie : avoir réussi à faire d'une toute jeune série de jeux (le premier est sorti en 2007) une référence connue, ne serait-ce que de nom, par le grand public. Pour y parvenir, on a surtout beaucoup misé sur un certain matraquage, avec au moins un épisode tous les ans, souvent sans nouveauté majeure à quelques exceptions près.

Un train-train qui pouvait présenter un certain charme pour le joueur un peu casanier, avec chaque année un jeu attendu, dont on savait qu'il serait de qualité, ni plus, ni moins. Mais qui finissait par lasser même les plus acharnés, ce qui a bien entendu fini par avoir un effet sur les ventes, de plus en plus décevantes. Il fallait donc un travail de titan pour satisfaire l'appétit des joueurs (plus grand, dit-on, que celui d'un barracuda).

Au sommet de la pyramide.

Le studio canadien d'Ubisoft a donc remis son ouvrage sur le métier, quitte à presque le démonter entièrement avant de le reconstruire. Un travail qui a nécessité de faire une pause de deux ans après le précédent jeu (Syndicate, sympathique mais peu marquant), mais qui se ressent presque immédiatement. Fans de la série, soyez avertis : cet épisode met une énorme claque à vos habitudes dès les premières minutes, que ce soit en termes de façon de jouer (presque tout est à réapprendre) ou de narration. Paradoxalement, c'est peut-être pour les nouveaux joueurs que la transition sera la plus douce.

Assassin's Creed Origins vous plonge en -49 avant notre ère et vous précipite dans les sandales en cuir de Bayek, un Medjaÿ (sorte d'équivalent de la police de proximité de l'Égypte antique) chargé de résoudre les nombreux problèmes de ses administrés, y compris avec le pouvoir en place, mais aussi d'accomplir sa vengeance, en traquant impitoyablement les assassins de son fils.

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Un scénario plutôt simpliste au premier abord, mais qui réserve évidemment quelques surprises. Surtout, il est le prétexte à l'exploration d'une zone de jeu gigantesque, couvrant tout un pays ou presque (contre de "simples" villes dans les précédents épisodes).

Le must du tourisme temporel.

Car c'est bien là que réside tout l'intérêt de la série Assassin's Creed, démultiplié dans Origins : permettre d'explorer, non pas l'Histoire telle qu'elle fut par ses grands évènements, mais telle que la vivaient les habitants de l'époque. Le travail de documentation, une fois encore, se ressent dans chaque lieu, dans chaque évocation de la culture de l'époque, à chaque détail architectural, vestimentaire, climatique, animal, environnemental...

En plus d'être superbe techniquement, cet épisode est magnifique artistiquement, presque archéologiquement, et offre un dépaysement virtuel absolu dans un passé qu'on peut presque ressentir. L'ultime aboutissement de tout ça, dans un sens, c'est le fameux "mode photo" du jeu, nouveauté pas si anecdotique qu'elle en a l'air. En offrant la possibilité au joueur d'immortaliser les souvenirs de ses voyages, il boucle la boucle en faisant définitivement de lui un enthousiaste touriste de l'Histoire, jusqu'à susciter l'envie presque irrépressible de partager son périple. À quand les soirées diapo du jeu vidéo ?