
Selon le journal Le Monde, qui a révélé l'affaire, les sommes en jeu porteraient sur «plusieurs centaines de milliers d'euros depuis 2007».
Berlin s'intéresse au fonctionnement de son ambassade à Paris. Le ministre des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel, a ordonné une enquête sur les allégations faisant état de travail dissimulé et de fausses facturations en son sein. Sigmar Gabriel a demandé une «inspection spéciale» sur les pratiques présumées dénoncées par deux ex-salariés de l'ambassade qui ont assigné l'Etat allemand devant la justice française pour «travail dissimulé» et «licenciement abusif», indique le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
Selon le journal Le Monde qui a révélé l'affaire, ce système de rémunérations non déclarées mis en place au sein de l'ambassade prévoyait des compléments de revenus en espèces pour les employés, en partie grâce à un mécanisme de fausses facturations liées à des événements organisés à la résidence de l'ambassadeur, notamment par des entreprises.
De curieux «frais généraux».
Le quotidien citait notamment l'exemple d'une facture de 30 400 euros après un «cocktail dînatoire» organisée à l'hôtel de Beauharnais en mai 2014. Sur ce montant, 3 000 euros de «frais généraux» auraient servi à détourner des fonds. Les sommes en jeu porteraient sur «plusieurs centaines de milliers d'euros depuis 2007», affirme Le Monde. Les deux salariés en litige avec l'ambassade estiment avoir été licenciés pour avoir remis en cause ce système.
Le ministère des Affaires étrangères allemand avait indiqué qu'il allait se pencher sur les allégations des deux anciens salariés avant d'admettre des irrégularités passées, en réponse à une parlementaire des Verts. Les pratiques de facturation «ne correspondaient pas aux normes habituelles», a reconnu un haut responsable du ministère dans un communiqué. Cette affaire «doit être complètement éclaircie et les responsables (doivent) rendre des comptes», a déclaré la parlementaire des Verts, Franziska Brantner, au quotidien Koelner Stadt-Anzeiger.