L'effondrement du radiotélescope d'Arecibo.
Contact et Premier contact vous replongeront dans la quête scientifique, et l'imaginaire qui en découle, d'une vie extraterrestre détectable via des signaux radio... et ce qu'a représenté le télescope d'Arecibo dans cette quête.
C'est un symbole de l'astronomie qui a disparu, le 1er décembre 2020 : le radiotélescope d'Arecibo, situé sur l'île de Porto Rico, s'est effondré. La plateforme était déjà dégradée depuis plusieurs mois, tant et si bien que l'on savait qu'il devrait être prochainement mis hors service. Mais des câbles ont apparemment cédé, faisant s'écrouler des centaines de tonnes d'instruments d'observation.
La disparition de l'antenne du radiotélescope représente une importante perte scientifique. Son antenne de plus de 300 mètres de large a longtemps été la plus grande du monde, offrant une haute sensibilité, depuis son installation dans les années 1960 et au moins jusqu'en 2016. Quant à ses contributions aux découvertes scientifiques, elles sont nombreuses.
C'est en utilisant Arecibo que la toute première exoplanète a été découverte en 1992, que le tout premier sursaut radio rapide a été détecté, que l'on a découvert de la glace aux pôles de Mercure. Le radiotélescope était également pionnier pour classifier les astéroïdes s'approchant de la Terre et leur dangerosité (d'autres instruments font aujourd'hui de même).
Arecibo s'avère tout autant emblématique pour son utilité dans le programme SETI, c'est-à-dire la recherche d'une vie extraterrestre intelligente dans l'Univers. « En 1992, le programme SETI de la Nasa a commencé à étudier 1 000 systèmes solaires via Arecibo. Certaines de ces étoiles étaient à des centaines d'années-lumière au loin, alors la sensibilité sans rivalité d'Arecibo était un argument majeur », se souvient un astronome de l'Institut SETI. Puis, en 1998, Arecibo sert à nouveau à scruter plus de 800 systèmes solaires pendant trois ans.
Le SETI, à travers l'usage d'Arecibo, n'est pas destiné à trouver des petits hommes verts, mais bien à déchiffrer les signaux radio à la recherche d'une vie intelligente ailleurs. Une démarche humble et scientifique, qui n'a toutefois pas encore abouti, et qui a aussi contribué à construire un autre imaginaire sur la vie dans le cosmos, à savoir des formes de vie non humaines sur lesquelles nous n'avons aucun a priori. Deux films de SF, où Arecibo apparaît d'ailleurs en tant que tel, peuvent permettre de se replonger dans cet imaginaire.