Sans pneumatiques bien entretenus, pas de tenue de route correcte, et beaucoup de risques potentiels pour l'attelage... Mais que faut-il vraiment savoir sur les pneus, et quels contrôles faut-il faire pour qu'ils restent performants ?
Elément constitutif de la caravane, le pneumatique ne fait pourtant pas l'objet de communication spécifique dans les catalogues des fabricants de véhicules de loisirs. Pas d'information sur les marques choisies, mais uniquement les tailles. C'est regrettable, car le pneu participe de façon importante à la tenue de route de la caravane. Une pression régulièrement contrôlée et un entretien suivi sont les garants de la sécurité. D'autant plus que le pneu doit supporter parfois plus que ce pour quoi il a été prévu...
Contrôles essentiels à effectuer pour ses pneumatiques de caravane.
Chaque mois, et avant le départ, il faut vérifier la pression de gonflage des pneus. La pression est importante : par exemple, sur un pneu de 14 pouces (185 R 14 C), un sous-gonflage de 0,5 bar équivaut à une surcharge de 10% (170 kg à l'essieu). En effet, la pression permet de porter la charge. C'est ainsi que l'on doit ajuster la pression des pneus arrières de l'auto quand on tracte, l'appui sur le train arrière du timon de la caravane se voyant alors compensé.
D'autre part, il faut avoir à l'esprit que le taux de déformation des flancs se compense par la pression. Il vaut mieux avoir un peu plus de pression dans un pneu que pas assez. Enfin, la pression doit toujours être contrôlée à froid, c'est à dire que le pneu doit avoir roulé au maximum trois kilomètres à faible vitesse.
Il faut effectuer un contrôle visuel au moins une fois par mois, s'assurer que la bande de roulement est saine, et vérifier l'usure grâce aux témoins présents en fond de sculptures. Une gomme craquelée est le signe du vieillissement de la matière. Sur les flancs, toute bulle ou boursouflure oblige à un échange immédiat du pneu...
Certaines traces d'usures sont spécifiques sur les pneus.
Il y a quatre types d'usure : l'effondrement des « épaules » (ou bords) sur l'extérieur ou l'intérieur ; quand il s'agit d'un effondrement des deux côtés, cela signifie qu'il y a eu un sous-gonflage prolongé. Une usure au centre de la bande de roulement est due au contraire à un sur-gonflage généralisé. Une usure irrégulière est le témoin d'une mauvaise géométrie du train roulant.
Les effets du sous-gonflage sur une caravane.
Le sous-gonflage induit sa surchauffe, la dégradation du pneu, et à terme son éclatement. En langage technique, le pneu dispose d'une « aire de contact » avec une entrée et une sortie, qui se déforme et s'échauffe davantage avec le sous-gonflage. Cette aire change de propriété : la surchauffe provoque le décollement des nappes (ou couches de renfort), la cohésion diminue et l'éclatement peut se produire.
La spécificité du roulage avec une caravane.
Il est important de bien répartir le poids en situation statique d'autant que cette répartition importe également avec le transfert de charge dans les virages. L'idéal serait de passer la caravane sur une balance (bascule), en pesant les parties avant, arrière et chaque côté. Il faut autant que possible positionner les charges sur l'avant, et au centre, au plus près de l'axe de l'essieu.
Des conseils donner pour l'hivernage de la caravane.
Il faut mettre la caravane sur cales, pour soulager les pneus : c'est la solution idéale. A l'abri de la lumière, ceux-ci sont protégés des UV qui provoquent, à la longue, des craquelures. De plus, il faut éviter la proximité des produits chimiques, ou encore le contact des hydrocarbures, qui peuvent endommager les pneus. La gomme n'aime pas non plus les écarts de température, ni le sol trop froid. J'aime utiliser l'image du chewing-gum qui, mis au frigo, devient dur et cassant.
Retirer les roues et les échanger par de vieilles jantes et de vieux pneus, avant de stationner leur caravane pour l'hivernage.
Dans ce cas, si l'on veut prendre soin de ses pneus, le mieux est de les suspendre par les jantes ; si les pneus sont montés sur jante, il faut les stocker horizontalement ; s'ils restent debout, leur faire effectuer un quart de tour tous les mois, et en tout cas ne jamais les empiler. Pour le stockage encore, surtout quand il s'agit de granges, éviter les sources d'ozone émises parfois par de vieux appareillages électriques. Les objets contondants, enfin, doivent être bien sûr éloignés des pneus.
Les pneus ont-ils une durée de vie maximum ?
Les élastomères constituant le pneu évoluent dans le temps, comme une matière vivante. Aussi le pneu ne doit-il pas être trop vieux. Au bout de cinq ans, il faut impérativement faire vérifier ses pneus, sachant que les manufacturiers recommandent fortement leur retrait au bout de dix ans. Une autre image : le pneu n'oublie pas son histoire, les chocs routiers, le climat, l'entretien... Tous les événements liés à sa vie sont lisibles et vérifiables par un expert. On peut ainsi constater a posteriori des signes avant-coureurs d'un éclatement.
Que penser des marques exotiques ou sous marques que l'on retrouve sur certaines caravanes ?
Toutes les marques homologuées et disponibles sur le marché ne se valent pas, car certaines ne répondent aux normes qu'a minima. En tant qu'utilisateur, il faut penser à la robustesse, à la longévité, la fiabilité et l'économie de carburant liées au pneumatique. Celui-ci est par ailleurs le seul point de contact entre le véhicule et la route : autant investir dans des pneus de qualité. Avec un pneumatique bon marché, « on en n'a que pour son argent ». Pour mieux s'informer, le consommateur peut consulter l'étiquetage obligatoire du pneu (l'étiquette européenne) qui donne des indications sur la performance énergétique, distances de freinage sur sol mouillé et le niveau de bruit émis.
Sur autoroute, faut-il sur-gonfler les pneus de la caravane ?
Le sur-gonflage permet de concilier les deux notions de charge et de vitesse. Toutefois, si l'on veut économiser ses pneumatiques, mieux vaut éviter de rouler trop vite. Il existe d'ailleurs un rapport, pour les véhicules utilitaires, entre la charge et la vitesse : l'une peut compenser l'autre, comme un équilibre de forces. Plus on est chargé, et moins l'on va rouler vite, pour ménager les pneumatiques.
Que penser des pneumatiques renforcés étiquetés « C » ?
Il faut distinguer les pneus renforcés tourisme portant le marquage « XL » (« extra load ») et la catégorie camionnette avec le marquage « C ». Ces pneus sont conçus spécialement pour pouvoir supporter un surcroît de charge. Bien sûr, il faut faire attention à ne pas dépasser l'indice de charge marqué sur le pneumatique.
Les pneus hiver sont-ils indiqués pour une caravane que l'on emmène aux sports d'hiver ?
Ces pneus peuvent s'avérer très utiles pour partir à la montagne, car dans les virages, ces pneus assurent une meilleure tenue de route (car sont soumis à une force transversale) et le freinage s'améliore avec un pneu hiver.
Quel conseil peut-on donner pour les pneus d'une automobile qui va tracter ?
Outre tous les contrôles liés à leur état, il faut toujours faire monter les pneus les moins usés sur le train arrière de la voiture, pour des raisons de tenue de route liées aux efforts générés par le timon de la caravane.
Et pour la roue de secours, faut-il un entretien particulier ?
De la même façon que pour tous les autres pneumatiques, il faut respecter la pression et faire un contrôle visuel régulier de la roue de secours.
Comment déchiffrer les codes des pneumatiques ?
Dans le cas de l'achat d'une caravane, notamment une occasion, il est utile de connaître les mentions figurant sur les flancs des pneumatiques (source : Michelin).
Date de fabrication, indice de charge et de vitesse sont les marques essentielles à connaître par les caravaniers. La date de fabrication et l'origine du pneu est codifiée par le « DOT », qui comporte un code relatif à l'usine, ainsi que deux chiffres correspondant à la semaine et deux à l'année. Ainsi, « 2214 » correspond à la semaine 22 en 2014.
L'indice de charge correspond à la masse maximale que peut supporter un pneumatique, à une pression définie.
L'indice de charge est un code constitué de deux chiffres, qui indique la charge maximum que le pneu peut supporter à une pression indiquée par le manufacturier (voir tableau). L'indice de vitesse, enfin, se rapporte à l'allure maximum qu'un pneu peut endurer, à une pression indiquée (voir tableau). Un point à vérifier sur des véhicules de marques étrangères, quand la vitesse des caravanes est limitée drastiquement. Dernier point à vérifier, lors de l'achat d'une occasion, l'usure des sculptures... Attention aux véhicules qui ont stationné longtemps sans bouger, pneus dégonflés.