Le "syndrome de la résignation"
Les débuts de la maladie sont généralement insidieux. Les enfants développent des symptômes dépressifs, d'abord ils cessent de jouer avec les autres puis ils abandonnent totalement le jeu. Ils se replient sur eux-mêmes, ils parlent de moins en moins, et finissent par ne plus dire un mot. Puis ils restent couchés. Et finalement, ils décrochent, ils se coupent du monde.
Évidemment certains ont été hospitalisés, et ils ont subi des batteries d'examens. Tout est normal. Les électroencéphalogrammes sont en totale contradiction avec cet état d'inconscience apparente, il y a des cycles veille/sommeil tout à fait normaux. Ce n'est pas un coma, car le cerveau répond aux stimuli extérieurs. Ce n'est pas non plus un "sommeil", le sommeil c'est naturel. Les réflexes sont bien là, les muscles ne sont pas atrophiés, le rythme cardiaque un peu élevé. Ça ne ressemble à rien.
Dans le meilleur des cas, ça dure quelques mois, le plus souvent des années, parfois c'est sans fin. Évidemment, on a bien envisagé que ce soit du chiqué. Mais des petits de 7 ans qui ne réagissent pas pendant des semaines sous observation... aucun enfant n'est capable de simuler ça. Faute de mieux, les médecins suédois ont fini par appeler ça "uppgivenhetssyndrom", le “syndrome de la résignation”.