Joyaux du patrimoine francophone, Tintin et Astérix ne sont pas en odeur de sainteté Outre-Atlantique. En effet, on apprend que des albums d'Astérix et de Tintin sont brulés dans des écoles canadiennes.

"Une purification par le feu."

Véritables trésors de la bande-dessinée franco-belge, Tintin et Astérix sont aujourd'hui encore de véritables références. Astérix de Goscinny et Uderzo a connu un succès mondial ; quant au personnage de Tintin, il a inspiré les plus grands. Songez que sans le personnage créé par Hergé, Indiana Jones n'aurait jamais existé, puisque Steven Spielberg et George Lucas se sont inspirés de L'Homme de Rio de Philippe De Broca (avec l'éternel Jean-Paul Belmondo), lui même inspiré des Aventures de Tintin. On rappelle également que Spielberg en personne a réalisé une adaptation du Secret de la Licorne.

Malgré l'importance culturelle que revêtent ces deux oeuvres, il semblerait qu'elles ne soient plus en odeur de sainteté de l'autre côté de l'Atlantique. On apprend en effet que plus de 150 livres ont été retirés par Le conseil scolaire catholique providence, un organisme qui regroupe une trentaine d'écoles canadiennes, dans le Windsor et l'Ontario. Le CSCP ne s'est pas contenté de retirer les livres : il a organisé une "cérémonie de purification par la flamme" dans l'un de ses établissements scolaires.

Parmi les livres brûlés : Tintin en Amérique, Le Temple du Soleil, Astérix et les Indiens, ainsi que trois albums de Lucky Luke. Des romans et des encyclopédies ont également été brûlés. Le but du Conseil scolaire catholique providence : "faire un geste de réconciliation avec les Premières Nation, et faire un geste d'ouverture avec les autres communautés présentes dans l'école et notre société", selon les mots de Lyne Cossette, porte-parole du CSCP à Radio-Canada.

Un geste fort, donc, qui a été salué par Suzy Kies, co-présidente de la Commission des peuples autochtones du Parti Libéral :

Les gens paniquent avec le fait de brûler des livres, mais on parle de millions de livres qui ont des images négatives des personnes autochtones, qui perpétuent des stéréotypes, qui sont vraiment dommageables et dangereux.

Si dans les autres écoles gérées par le CSCP, les livres n'ont pas été brûlés, depuis "la cérémonie de purification par la flamme" en 2019, 5000 livres ont depuis été retirés, ont été "recyclés ou sont en voie de l'être".

Si le Premier Ministre canadien, Justin Trudeau, a confié qu'il n'était "jamais d'accord avec le fait de brûler des livres", c'est surtout sur les réseaux sociaux que la colère contre ce que certains nomment un autodafé, s'exprime avec le plus de virulence.