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Facebook privilégie "ses intérêts" au détriment du public, dénonce une lanceuse d'alerte


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L'ancienne employée de Facebook Frances Haugen accuse l'entreprise de privilégier "ses intérêts" au détriment des utilisateurs, dans une interview diffusé par la chaîne CBS, dimanche 3 octobre.



Une ancienne employée de Facebook, à l'origine d'une fuite de documents internes qui fait scandale, est apparue pour la première fois à visage découvert dimanche pour dénonce les dérives du réseau social américain.

Elle accuse Facebook d'avoir "privilégié ses intérêts" au détriment de ceux des utilisateurs. Frances Haugen, ancienne ingénieure chef de produit chez Facebook, s'est montrée pour la première fois à visage découvert, dimanche 3 octobre, lors d'un entretien diffusé par la chaîne CBS. Elle doit être auditionnée mardi par la commission au Commerce du Sénat américain.

Avant son départ de l'entreprise, en mai, Frances Haugen avait emmené avec elle de nombreux documents issus de recherches internes à l'entreprise et confiés notamment au Wall Street Journal. Dans un article publié mi-septembre, le quotidien a révélé, sur la base de ces informations, que l'entreprise effectuait des recherches sur son réseau social Instagram depuis trois ans pour en déterminer les effets sur les adolescents.

Les études ont notamment montré que 32 % des adolescentes estimaient que l'utilisation d'Instagram leur avait donné une image plus négative de leur corps lorsqu'elles n'en étaient déjà pas satisfaites.

Plus tôt dimanche, le vice-président du groupe Nick Clegg avait accordé un entretien à la chaîne CNN et tenté de limiter les possibles dégâts qu'allait causer l'interview de la lanceuse d'alerte. "Nos recherches ou celles de n'importe qui d'autre ne corroborent tout simplement pas le fait qu'Instagram soit mauvais ou toxique pour tous les adolescents", avait déclaré l'ancien vice-Premier ministre britannique dimanche.

"Je ne trouve pas surprenant, de façon intuitive, que si vous ne vous sentez déjà pas bien dans votre peau, aller sur les réseaux sociaux puisse vous faire vous sentir encore un peu moins bien", avait ajouté Nick Clegg. Sous pression, l'entreprise californienne a annoncé suspendre le développement d'une version d'Instagram pour les moins de 13 ans, mais elle n'y a pas renoncé.