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À berlin, les loyers explosent (et le pire est à venir)


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Alimentée par la pénurie de logements, la hausse des loyers devrait encore s'aggraver dans la capitale allemande. Premières victimes : les étudiants et les jeunes professionnels, rapporte le Financial Times.

Les loyers ont augmenté de 36 % au cours des cinq dernières années à Berlin, constate le Financial Times en se basant sur les données des portails immobiliers Immowelt et Immonet. “La situation est particulièrement difficile pour les jeunes qui s'installent dans la ville, en particulier les étudiants, les ménages à revenu unique et toute personne qui n'est pas titulaire d'un ancien contrat de location, datant du temps où les loyers étaient nettement inférieurs”, explique Meeri Rebane, à la tête d'une société d'assurance berlinoise.

Selon une étude de l'agence immobilière Homeday, sur 19 quartiers de la capitale, 17 sont désormais inabordables pour les salariés de la classe moyenne, le montant moyen des loyers excédant 40 % du salaire net médian.

À Berlin, 85 % de locataires
Pour habiter Mitte, le cœur historique de la capitale, qui comprend la porte de Brandebourg et le parc du Tiergarten, un Berlinois payé au salaire médian doit dépenser actuellement 62 % de son revenu. À Wilmersdorf ou à Prenzlauer Berg, deux autres quartiers parmi les plus chers, le loyer moyen d'un appartement de 59 m2 est désormais supérieur à 1 200 euros par mois - du jamais vu auparavant à Berlin, où les loyers sont traditionnellement bien moins élevés que dans d'autres capitales européennes, comme Londres ou Paris.

Dans une ville où 85 % des habitants sont locataires, une telle hausse continue des loyers constitue un sujet ultrasensible. D'où les mesures spectaculaires prises par la municipalité en février 2020, avec un gel des loyers sur cinq ans assorti d'un dispositif de plafonnement - des mesures annulées depuis par la justice. D'où, aussi, le référendum d'initiative populaire qui s'est déroulé en septembre dernier sur la “communalisation” de 240 000 appartements détenus par deux géants de l'immobilier, qui a recueilli 56 % de votes favorables.

Le résultat du référendum n'est pas juridiquement contraignant, mais si la proposition était adoptéee, elle pourrait coûter très cher à la ville. Entre 24 et 30 milliards d'euros selon les estimations - sans compter le coût des rénovations. En outre, souligne un expert, cette solution ne créerait pas de logements nouveaux à Berlin. Or “il y a un énorme déséquilibre entre l'offre et la demande, qui ne peut que s'aggraver car la population de Berlin devrait augmenter de 10 % au cours des dix prochaines années”.

Redensifier le centre-ville ?
La bonne solution consisterait plutôt à favoriser la construction de logements neufs, plaident de nombreux experts. “La nationalisation est une approche à court terme, d'inspiration assez populiste, plus qu'une solution durable”, argumente Steffen Wicker, fondateur de l'agence immobilière Homeday.

La réponse est de créer des logements plus abordables là où les gens ont envie de vivre, estime-t-il :
Les pouvoirs publics peuvent y contribuer en redensifiant le cœur de la ville. Il faut simplifier les démarches administratives et accélérer les procédures. Il faut aussi améliorer les moyens de transport vers les quartiers périphériques.”