Près de 38 millions de Français doivent prochainement recevoir une aide de 100 euros, pour leur permettre de faire face à la hausse des prix. Au Sénat, qui s'apprête à voter le projet de loi de finance rectificative pour 2021 ce mercredi, la droite entend supprimer cette disposition.
C'est une promesse qui a été faite par le Premier ministre, Jean Castex le 21 octobre dernier : face à la hausse des prix de l'énergie, l'exécutif a dégainé une indemnité inflation de 100 euros, une "aide exceptionnelle" qui vise entre autres à "préserver le pouvoir d'achat des Français" les plus "vulnérables" et des classes moyennes.
Le dispositif verra-t-il seulement le jour ? Alors que l'aide doit être reversée d'ici le mois de février à des millions de Français qui touchent moins de 2 000 euros par mois, le Sénat pourrait bien venir jouer les troubles fêtes. Le texte, qui a été adopté à l'Assemblée Nationale la semaine dernière dans le cadre du projet de loi de finance rectificative pour 2021 (PLFR), va être discuté ce mercredi 17 novembre par la seconde chambre parlementaire.
Un "précédent dangereux".
Sur ce texte, la droite (qui est aujourd'hui majoritaire au Sénat) entend frapper un "grand coup". Selon Public Sénat, Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, souhaite supprimer cette disposition "indemnité inflation" du projet de loi de finance rectificative. Il serait suivi du rapporteur général de la commission des finances, Jean-François Husson (LR). Tous deux affirment que la mesure serait mal ciblée, d'autant qu'elle pèse plus de 3,6 milliards d'euros pour les finances publiques.
Le groupe des Républicains explique regretter que la composition des foyers bénéficiaires, ainsi que leur consommation de carburant ne soit pas prise en compte. La droite dénonce entre autres un "effet de seuil" : "Une infirmière à domicile, qui a besoin de son véhicule plusieurs fois par jour, touchant 2 005 euros net, sera exclue de son bénéfice", estime Bruno Retailleau, qui parle d'un "précédent dangereux".
Pour le rapporteur général, Jean-François Husson, ce sont les modalités de versement de cette aide qui posent problème. L'indemnité inflation doit en effet être versée par les employeurs (pour les salariés du privé), par l'État pour les fonctionnaires, par l'Urssaf pour les travailleurs indépendants, ou encore par Pole Emploi pour les chômeurs. "Les dispositifs qui seraient mis en œuvre pour prévenir les risques de doublons ou de fraudes dans le versement de l'indemnité ne sont pas connus à ce jour", estime le rapporteur.