Les indicateurs ont viré au rouge depuis plusieurs semaines : le regain de l'épidémie amène les préfectures à reprendre des mesures de restrictions. Mais à quoi ressemblera cette fin d'année ?
« La cinquième vague de l'épidémie de Covid-19 est bien là », a prévenu mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Cela se voit notamment dans le nombre de contaminations quotidiennes. En moyenne calculée sur sept jours, il atteint désormais 16 000, trois fois plus qu'il y a un mois.
Et le nombre de classes fermées, plus de 4 000 en France, est au plus haut depuis la rentrée de septembre, selon le ministère de l'Éducation nationale.
Cette flambée des infections est toutefois inférieure pour l'instant à celle qu'on observe dans d'autres pays d'Europe, dont l'Allemagne ou les Pays-Bas. Le gouvernement attribue cela au passe sanitaire en vigueur depuis juillet.
Comme lors des vagues précédentes, l'enjeu est surtout de savoir si cette flambée des infections entraînera un afflux massif à l'hôpital. Pour l'instant, c'est non : moins de 8 000 malades du Covid sont hospitalisés en France, selon les chiffres publiés vendredi, dont 1 353 dans les services de soins critiques, contre respectivement 6 500 et 1 000 un mois auparavant.
« Ne pas rassurer la population »
Pour l'épidémiologiste William Dab, ancien directeur général de la Santé, le temps n'est pas venu de « rassurer » la population. Selon lui, il y a urgence à agir contre la cinquième vague de l'épidémie, qui pourrait frapper violemment : « Si rien n'est fait, on sera autour de 80 000 nouveaux cas à Noël », alerte William Dab.
https://twitter.com/LCI/status/14618218 … 032008.php
« Actuellement, le taux de reproduction du virus est à 1,3, ce qui veut dire que 10 personnes en moyenne en contaminent 13 autres », précise-t-il, en estimant que la France comptera 30 000 à 40 000 cas quotidiens dès le 15 décembre prochain.
Comme Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique et d'autres épidémiologistes, il encourage à la vaccination, au rappel de la 3e dose, et au respect des gestes barrières.
Les fêtes après le pic
Pour le virologue Yannick Simonin, « avec la vaccination, le passe sanitaire et les gestes barrières, on a les armes pour faire que cette cinquième vague soit la plus basse possible et qu'on puisse la traverser dans des conditions plus sereines, sans que les fêtes de fin d'année ne soient gâchées. »
Il observe d'ailleurs que la vague épidémique qui a frappé l'Europe de l'Est il y a quelques semaines, semble déjà retomber. En France, son pic pourrait ainsi être atteint avant la période des fêtes de fin d'année.
https://twitter.com/YannickSimonin/stat … 032008.php
Par Sylvain Petitjean
Publié le 20/11/2021 à 14h53
Mis à jour le 20/11/2021 à 15h07
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Les indicateurs ont viré au rouge depuis plusieurs semaines : le regain de l'épidémie amène les préfectures à reprendre des mesures de restrictions. Mais à quoi ressemblera cette fin d'année ?
« La cinquième vague de l'épidémie de Covid-19 est bien là », a prévenu mercredi le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. Cela se voit notamment dans le nombre de contaminations quotidiennes. En moyenne calculée sur sept jours, il atteint désormais 16 000, trois fois plus qu'il y a un mois.
Et le nombre de classes fermées, plus de 4 000 en France, est au plus haut depuis la rentrée de septembre, selon le ministère de l'Éducation nationale.
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Cette flambée des infections est toutefois inférieure pour l'instant à celle qu'on observe dans d'autres pays d'Europe, dont l'Allemagne ou les Pays-Bas. Le gouvernement attribue cela au passe sanitaire en vigueur depuis juillet.
Comme lors des vagues précédentes, l'enjeu est surtout de savoir si cette flambée des infections entraînera un afflux massif à l'hôpital. Pour l'instant, c'est non : moins de 8 000 malades du Covid sont hospitalisés en France, selon les chiffres publiés vendredi, dont 1 353 dans les services de soins critiques, contre respectivement 6 500 et 1 000 un mois auparavant.
« Ne pas rassurer la population »
Pour l'épidémiologiste William Dab, ancien directeur général de la Santé, le temps n'est pas venu de « rassurer » la population. Selon lui, il y a urgence à agir contre la cinquième vague de l'épidémie, qui pourrait frapper violemment : « Si rien n'est fait, on sera autour de 80 000 nouveaux cas à Noël », alerte William Dab.
« Actuellement, le taux de reproduction du virus est à 1,3, ce qui veut dire que 10 personnes en moyenne en contaminent 13 autres », précise-t-il, en estimant que la France comptera 30 000 à 40 000 cas quotidiens dès le 15 décembre prochain.
Comme Jean-François Delfraissy, président du Conseil scientifique et d'autres épidémiologistes, il encourage à la vaccination, au rappel de la 3e dose, et au respect des gestes barrières.
Les fêtes après le pic
Pour le virologue Yannick Simonin, « avec la vaccination, le passe sanitaire et les gestes barrières, on a les armes pour faire que cette cinquième vague soit la plus basse possible et qu'on puisse la traverser dans des conditions plus sereines, sans que les fêtes de fin d'année ne soient gâchées. »
Il observe d'ailleurs que la vague épidémique qui a frappé l'Europe de l'Est il y a quelques semaines, semble déjà retomber. En France, son pic pourrait ainsi être atteint avant la période des fêtes de fin d'année.
Attention à la grippe
« On ne peut pas lutter contre la circulation du virus » admet Éric Caumes, infectiologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris, pour qui « le seul moyen qu'il soit inoffensif, c'est la vaccination. Il faut vacciner correctement la population (au moins 95 %) avec un bon vaccin »
« Il est possible que Noël ne soit pas difficile à cause du Covid mais de la grippe » prévient-il. « La grippe m'inquiète davantage. Il y a cette année un vrai risque d'épidémie grippale. Il n'y en a pas eu les deux dernières années donc les gens l'ont oubliée. S'il y a un message à faire passer, c'est « vaccinez-vous contre la grippe », surtout pour Noël... »