ETATS-UNIS L'ex-président américain n'a visiblement pas apprécié que ses fausses affirmations sur une soi-disant fraude à la présidentielle soient contredites
Donald Trump, les bras croisés dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 27 août 2018.
Cela faisait longtemps que Donald Trump n'avait pas eu affaire à un journaliste aussi bien préparé. Pendant une dizaine de minutes, Steve Inskip, de la radio publique NPR, a patiemment fact-checké chaque fausse assertion de l'ex-président américain à propos d'une soi-disant fraude à la présidentielle de 2020. Cela n'a pas plu à Donald Trump, qui a sèchement mis fin à une interview enregistrée mardi et diffusée mercredi.
https://twitter.com/NPR/status/1481247045079998465?
L'échange commence de manière cordiale sur la pandémie. « Les vaccins, je les recommande, mais cela devrait être un choix individuel », détaille Donald Trump, qui se dit « contre une obligation vaccinale ».
« Vous savez très bien que c'est un rapport partiel erroné »
Assez rapidement, la discussion bascule sur les élections de la mi-mandat de novembre 2022. Le journaliste demande à l'ex-président de réagir aux propos du sénateur républicain du Dakota du Sud. Selon Mike Rounds, les « républicains « ont perdu la présidentielle de 2020 » et continuer à parler d'une soi-disant fraude cette année risque d'inciter leurs électeurs à rester chez eux.
« Si vous regardez ce qu'ils ont trouvé en Arizona, en Géorgie, en Pennsylvanie ou dans le Wisconsin, ils trouvent des trucs impossibles. C'était une élection truquée », rétorque Donald Trump.
Steve Inskip lit alors la conclusion d'un audit non-officiel commandité par les républicains de l'Arizona, qui n'a trouvé aucune preuve de fraude à grande échelle. Il cite les avocats de Donald Trump, qui ont été contraints de reconnaître devant plusieurs juges qu'ils ne soutenaient pas qu'il y avait eu de la fraude. « N'est-il pas vrai qu'il y a eu plus de bulletins que d'électeurs à Philadelphie ? », continue Donald Trump. « Ce n'est pas vrai. Vous savez très bien que c'était un rapport partiel erroné qui a été corrigé ensuite », riposte le journaliste.
« Mitch McConnell est un loser »
Pourquoi peu de sénateurs républicains soutiennent ce que les démocrates appelle « the big lie », « le grand mensonge » ? « Car Mitch McConnell est un loser », s'énerve Donald Trump, estimant que le patron des républicains au Sénat ne l'a pas assez défendu.
L'ex-président peste ensuite contre les dizaines de juges qui ont tranché contre sa campagne, et contre la Cour suprême qui « a refusé de se saisir du dossier ». « Pour manque de standing », précise le journaliste (la Cour a estimé que le Texas n'avait pas qualité pour porter plainte).
Steve Inskip demande à Donald Trump si les candidats républicains aux midterms doivent soutenir ses accusations de fraude pour recevoir son soutien cette année. Réponse : « Ils font ce qu'ils veulent. La seule façon de garantir que cela ne se reproduise pas est de découvrir ce qu'il s'est passé lors de l'élection truquée de 2020. »
Le journaliste tente alors de continuer avec une autre question, l'interview n'en étant qu'à 9 minutes sur les 15 prévues. « Merci Steve, c'était bien », dit Donald Trump. « Je voulais vous poser une question sur le 6 janvier... Il n'est plus là, OK », conclut Inskip, qui réalise qu'il n'y a plus personne au bout du fil.