Selon Eric Lombard, qui estime que « le capitalisme est déréglé », les rendements de plus en plus élevés exigés par les investisseurs se font au détriment des salariés.
Depuis 20 ans, il y a « trop de revenus qui sont reliés au capital et pas assez au travail », a dénoncé mercredi Eric Lombard, directeur général de la Caisse des dépôts, joignant sa voix à ceux dénonçant la faiblesse des salaires dans une période de forte inflation. Estimant que « le capitalisme est déréglé », Eric Lombard a loué la période des Trente Glorieuses, allant de 1945 à 1975, « où les salaires évoluaient assez rapidement ».
« Distribuer du pouvoir d'achat. »
Selon le dirigeant de la Caisse des dépôts, laquelle est le bras financier de l'État et gère 1 200 milliards d'euros, les rendements de plus en plus élevés exigés par les investisseurs se font au détriment des salariés. « Dans la période qui s'ouvre, on aura deux raisons de distribuer du pouvoir d'achat » : l'inflation et la transition écologique, qui nécessitera de payer plus cher certains services de base.
Alors que les États-Unis, et dans une moindre mesure l'Europe, connaissent une forte accélération de l'inflation, salariés et syndicats réclament des augmentations de salaires. Mardi, le numéro un de l'Unsa Laurent Escure a alerté sur le risque d'une « colère sourde, froide et explosive » autour de la question du pouvoir d'achat.