Après le blocage de Facebook, la Russie vient d'annoncer de nouvelles mesures applicables dans le pays dès lundi, dont le blocage de certains sites étrangers sur le territoire russe, rendant de plus en plus difficile l'accès à l'information dans le pays.
Guerre en Ukraine : la Russie frappe internet.
La guerre en Ukraine ne se fait pas que sur le front, avec des soldats et des tanks. Elle passe également par un contrôle massif de l'information et des médias. Cela fait déjà 16 jours que le conflit a démarré, et les dégâts sont déjà très importants. Le média Reuters compte déjà 13 000 morts, au moins 2,5 millions de civils ukrainiens déportés et environ 119 milliards de dollars en dégâts en dégâts matériels, tandis que le conflit s'enlise avec les troupes russes aux portes de la capitaine du pays, Kiev ainsi que le bombardement de différentes villes, dont Marioupol et Odessa. Un conflit d'une ampleur inédite en Europe qui voit le retour de deux factions, avec pro et anti russes. Les sanctions contre le pays dirigé par Vladimir Poutine se suivent, et le pays belligérant y répond. Parmi elles, on compte de nombreuses sanctions économiques avec le retraits de grandes entreprises occidentales du territoire russe.
L'information est un point important de la guerre, et la contrôler l'est encore plus. En Russie, les manifestations anti-guerre se succèdent dans tout le pays, réprimées par le pouvoir en place. Le média OVD-Info rapportait que sur la seule journée du 6 mars, plus de 5000 arrestations et 3.500 mises en détention avaient eu lieu, pour un total estimé à 10 000 arrestations depuis le début du conflit, le 24 février. Pour empêcher la population de s'informer sur le conflit, Vladimir Poutine a décidé de restreindre l'accès à Internet et aux plus gros réseaux sociaux sur son territoire, bloquant Facebook, Twitter et YouTube et contraignant Google sur l'accès aux VPN et en leur obligeant à supprimer et bloquer tout contenu traitant de la guerre. TikTok de son côté a pris les devants en décidant d'arrêter ses services sur le sol russe. Vendredi dans la soirée, nous apprenons également que le réseau social Instagram sera également bloqué dans le pays dès le lundi 14 mars, de quoi mettre dans encore plus dans le flou plus de 80 millions de russes. Cette décision arrive après que le groupe Meta, qui possède Facebook et Instagram, a déclaré assouplir sa politique de restriction des messages politiques et violents à l'encontre des soldats russes, autorisant la publication de messages comme par exemple selon Andy Stone, porte-parole de Meta : "Mort aux envahisseurs russes".
Russie : tous les moyens sont bons pour l'information.
Au lendemain de l'invasion russe, le téléchargement d'applications mobiles de VPN a explosé sur tout le territoire, atteignant presque les 500 000 téléchargement en 4 jours. Depuis 2012, il existe en Russie une loi qui renforce le contrôle de l'information par l'État, permettant de blacklister et bloquer tout site web, publication et organe de presse contestant le pouvoir actuel. En 2019, la loi a été renforcée par le blocage de tous les outils permettant de dissimuler son adresse IP, afin de toujours être identifiable. La base de donnée Lumen, qui recense toutes les demandes de suppression de liens constate que depuis le 22 février, Google est contraint par la Russie de supprimer des centaines, voire des milliers de liens par jour, surtout depuis le 5 mars 2022. Actuellement, les dernières informations tendent à penser que Roskomnadzor, le Service fédéral de supervision des communications et des médias russes, prévoit de couper la Russie de l'Internet mondial, pour n'exister qu'en réseau fermé sur tout son territoire.
Depuis le début du conflit, de nombreuses entreprises ont pris position en retirant leurs activités du territoire, comme McDonalds, dont la présence en Russie était un geste symbolique et historique de la chute de l'URSS. Cela a d'ailleurs eu un effet étrange, où des centaines de russes se précipitaient pour faire des provisions dans la chaîne de restauration rapide américaine. D'autres entreprises ont levé des fonds pour des associations d'aides aux civils, comme The Pokémon Compagny, Riot Games, EA Sports ou encore le studio polonais CD Projekt Red, directement impacté par le conflit chez son voisin direct ukrainien.