Lorsque Robert Pattinson a été présenté comme étant le nouvel acteur pour le film The Batman de Matt Reeves, beaucoup ne le voyaient pas dans le rôle. Pourtant, l'acteur a su faire ses preuves et beaucoup louent son talent en le présentant comme l'un des meilleurs Batman à ce jour, mais cela est-il dû à son plus grand défaut ? Probablement, selon le réalisateur.
Robert Pattinson : un Batman fragile ?
Pour beaucoup, Robert Pattinson est encore et toujours lié à son image de vampire brillant au soleil des films Twilight. Série de films qu'il déteste au plus haut point, tant il estime qu'ils ont été les plus grosses erreurs de sa carrière d'acteur. Lorsqu'il a été annoncé comme étant l'incarnation du chevalier noir dans The Batman, cela a fait grincer des dents à beaucoup de personnes qui ne le connaissaient que sous ce prisme. Pourtant, on le classe maintenant dans le top trois des meilleurs acteurs de Batman, aux côtés de Christian Bale de la trilogie The Dark Knight de Christopher Nolan. Le personnage du film de Matt Reeves est un Bruce Wayne plus sombre, torturé, avec une palette d'émotions plus étendue. Le rôle aurait été difficile à tenir pour un acteur n'ayant pas une certaine sensibilité, et Robert Pattinson a répondu favorablement aux exigences du réalisateur, notamment selon lui grâce à son plus grand défaut.
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En effet, Matt Reeves explique que la maladresse naturelle de Robert Pattinson est presque légendaire, que ce soit à l'oral ou dans ses gestes. Si tous les acteurs précédents ont été encouragés à être des montagnes de muscles pour combattre le crime la nuit, Robert possède un corps naturel très fragile et la musculation ne serait-ce pour porter le costume a été un véritable calvaire pour lui. L'acteur est également très maladroit et hésitant en public, il le sait, et c'est quelque chose qu'il contrôle et joue avec. Dans une interview au média KCRW, Matt Reeves explique que cela a permis de créer un Bruce Wayne plus humain avec une palette d'émotion plus importante que celle d'autres acteurs. Le réalisateur a loué la capacité de Pattinson à apporter toutes les émotions dont la scène a besoin, tout en étant capable de s'adapter aux besoins techniques d'un tournage, comme le placement de la caméra :
[Sa maladresse], c'est quelque chose qu'il contrôle parfaitement tout en étant une véritable facette de sa personnalité. Il travaille d'une manière qui pourrait ressembler à un acteur méthodique, qui sont d'ordinaire très froids. Pourtant il a un grand accès à ses émotions, à son corps et à sa façon de bouger. C'est très technique et très intentionnel. Je peux lui dire "j'ai besoin que tu sois plus chaud dans ton regard, et aussi que tu te penches un peu sur la gauche à cause du capuchon qui empêche la lumière de frapper ton oeil", et il va le faire de manière presque naturelle. C'est véritablement fascinant.
The Batman : "une maladresse consciente et instinctive".
Matt Reeves est incroyablement élogieux concernant son acteur principal. Il ajoute également que le secret d'une telle capacité à contrôler ses émotions "doit provenir d'un endroit très interne, très enfoui au fond de lui-même, comme si c'était ce qu'il est véritablement. Même quand il semble énervé ou hors de contrôle, il garde la main mise sur sa voix et ses mouvement, pour la calibrer elle et ses mouvements. Les choix qu'il fait sont à un certain niveau, très conscient d'eux-même, c'est difficile à cerner parce que certains d'entre eux doivent forcément être inconscients, innés, voire instinctif."
Matt Reeves a voulu donner une vision du Batman plus sombre et torturée du personnage inspirée de trois excellents comics, et la maladresse contrôlée, appelons là comme ça, de Pattinson dans le rôle titre a renforcé cette intention. Il y a eu un énorme travail d'interprétation, et ce ne sont pas les différentes interviews de l'acteur qui nous feront dire le contraire, puisqu'il a lui-même essayé à maintes reprises d'innover dans le personnage. La palette d'émotions de l'acteur lui a permis d'exceller dans de nombreux rôles, comme dans The Lighthouse, Cosmopolis, The Lost City of Z ou encore Good Time.