Après une première semaine de campagne d'entre-deux-tours intense, les deux candidats jettent leurs dernières forces dans la bataille, avec en ligne de mire, un point d'orgue : le grand face à face de mercredi soir.
Dernière ligne droite. Avant le second tour de l'élection présidentielle, le dimanche 24 avril, les deux candidats se mobilisent plus que jamais. Et évitent certaines erreurs. Ainsi, le fameux et tant attendu débat entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, prévu le mercredi 20 avril prochain. Ce rendez-vous face aux Français résume presque à lui seul la stratégie de Marine Le Pen pour cette semaine d'entre-deux-tours : "Il sera déterminant, elle s'y prépare depuis cinq ans", résume un cadre de la campagne RN.
Après son déplacement à Caen lundi matin, et un rendez-vous avec les auditeurs de France Bleu ce midi, Marine Le Pen opte pour une mise au vert, dont ses proches gardent le secret. Elle ne rentrera à Paris que dans la journée de mercredi, pour le débat. "C'est là qu'elle démontrera sa crédibilité, et là qu'elle pourra parler et à ceux qui ne sont pas allés voter au premier tour, et à ceux qui n'osent pas voter pour elle", juge un proche.
Pour Emmanuel Macron, c'est différent : il est le sortant. L'exercice relève de la figure imposée. Il ne faut pas rater le rendez-vous, mais pas non plus s'en contenter. Donc pas de retraite monacale : le président-candidat est attendu sur France Culture lundi matin, puis France 5 le soir-même. "Il doit quand même se ménager un peu", dit un allié, mais un déplacement est déjà prévu mardi 19 avril. Et jeudi et vendredi, il veut accélérer croit savoir un proche : il restera sur le terrain, et tiendra une réunion publique, juste avant la fin de la campagne officielle.
"Rassurer" contre "mobiliser".
Pendant ce temps-là, Marine Le Pen sera, elle, en meeting à Arras, et sur le terrain vendredi. Des agendas en miroir, pour des tactiques à front renversé. La semaine dernière, le camp Le Pen a presqu'été surpris par l'offensive de rediabolisation "parce qu'avec Eric Zemmour en paratonnerre, on n'a pas eu d'échauffement avant le premier tour", confie un élu du Rassemblement national. D'ailleurs, "rassurer" va rester le maître-mot.
Sur le terrain Marine Le Pen a pris conscience qu'une proposition comme l'interdiction du voile dans l'espace public, peut être un "totem" qui se transforme en bâton pour se faire battre. Exactement le genre de symbole qui sert l'adversaire. Cette semaine, dans le camp Macron, l'enjeu est de donner aux Français - et au premier chef à ceux qui sont tentés de s'abstenir - une vision claire de ce que serait une France dirigée par Marine Le Pen.
Pour l'entourage du président candidat, le mot de la semaine sera "mobilisation", martèle déjà une cheville ouvrière de la campagne.
Emmanuel Macron a écrit :
Ceux qui n'iront pas voter devront accepter et assumer un recul aussi bien en termes de libertés, d'égalité, qu'en matière d'écologie.
"Les Français doivent avoir conscience, dit ce salarié du QG, que le 25 avril ils peuvent se réveiller avec la gueule de bois, comme les Américains après l'élection de Donald Trump, ou les Britanniques après le vote sur le Brexit".