Ubisoft, le fleuron de l'industrie du jeu-vidéo français n'a pas des résultats financiers très bons en ce moment, et de très nombreux indices portent à croire que la firme pourrait se faire racheter très bientôt par un fond d'investissement étranger. Explications.
Ubisoft : sur le déclin et en danger.
Ubisoft lutte contre vents et marées depuis quelques années. Il est difficile de savoir à quand remonte la perte de vitesse du studio, mais on ne peut négliger que cela a très certainement un lien avec la mauvaise réputation que le studio a reçu" depuis la multiplication des jeux de la licence Assassin's Creed ainsi que de très nombreux problèmes récents internes à l'entreprise, allant de la vague continue de départs de talents et d'anciens du studios ainsi que de très graves accusations de harcèlement sexuels diffusées dans la presse depuis l'été 2020. Pour résumer rapidement la situation financière de l'entreprise, son action en bourse est passée de 84,60 euros en janvier 2021 à moins de 51 € en 2022, soit une baisse de 40%. Financièrement, l'entreprise annonçait être revenue au niveau de mars 2017, avec une capitalisation boursière de 4,8 milliards euros.
Selon des sources proches d'Ubisoft qui restent anonymes car ces informations sont normalement secrètes, Ubisoft serait en étroite collaboration avec plusieurs cabinets de conseil externes pour auditer certaines parties de son activité. Si normalement les entreprises font cela pour devenir plus rentables et préparer l'avenir, ces sources estiment qu'Ubisoft essaie de faire le ménage pour une vente potentielle. Selon elles, de nombreux fonds d'investissements spécialisés dans le Capital-Investissement dont Blackstone Inc. et KKR & Co sont intéressés par le rachat d'Ubisoft. Pour l'instant, l'entreprise n'a fait aucune déclaration à ce sujet et ne semble avoir entamé aucune négociation, puisque la famille de Yves Guillemot possède à ce jour 15% de l'entreprise, restant le principal investisseur. La famille fondatrice du studio s'est toujours formellement opposée à tout rachat, mais cela pourrait changer dans l'avenir.
Ubisoft : les vents du changement.
Ubisoft a déjà été la proie d'autres groupes, en témoigne la tentative infructueuse de Vivendi de s'approprier le studio. Les Guillemot se sont toujours fortement opposés à la vente de la boutique, mais depuis quelques années, la situation semble changer. En effet, en février dernier, Yves Guillemot disait qu'il examinerait toute offre sur la table même si Ubisoft était capable de rester indépendant. En plus de cela, Charlie Guillemot a quitté son poste et le groupe Ubisoft l'année dernière, faisant qu'il n'y a plus de descendant pour reprendre l'entreprise familiale. Les nombreux départs forcent le studio à employer des débutants et à lisser la qualité des suites de ses licences cultes, celles-ci n'ayant que peu de différences entre elles, voire entre les licences elles-mêmes. Un problème récurrent qui lasse les fans, en attente de nouveauté. Enfin, le studio semble embourbé dans le développement de jeux à rallonge, comme celui du très attendu Beyond Good and Evil 2, officialisé il y a désormais... 14 ans.
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Évidemment, la crise du Covid n'a pas arrangé les affaires du studio français. Le prochain DLC d'Assassin's Creed Valhalla, Assassin's Creed Rift est devenu un stand-alone pour combler les trous dans le calendrier de sortie et les prochains jeux Far Cry, Ghost Recon et Assassin's Creed auront plus de retard qu'annoncé initialement. Enfin, dernière épine dans le pied d'Ubisoft et qui va nécessiter un puissant financement : le lancement de son parc d'attraction dans le sud de la France, à Béziers pour une ouverture prévue en 2025 dans le complexe Studios Occitanie Méditerranée. Un projet très attendu mais également très couteux qui pourrait bien être le dernier coup de poker du studio, décisif quant à son avenir.