Plus le temps passe et plus notre planète est en danger. La bonne vieille Terre que nous peuplons depuis plusieurs millions d'années et qui est âgée d'environ 4,5 milliards d'années est en sursis, comme nous le rappelle malheureusement trop souvent les scientifiques. Malgré cela, les progrès sont encore trop peu nombreux, si bien qu'une nouvelle limite vient d'être franchie et va mettre encore plus à mal notre écosystème.
Le concept des "limites planétaires".
D'ici 2050, la population terrestre devrait avoisiner les 10 milliards d'être humains. Disons le clairement, notre planète va devenir surpeuplée et les ressources essentielles à notre bien-être vont s'amoindrir de manière de plus en plus significative. Selon de nombreux chercheurs et scientifiques, la Terre est déjà mourante et il sera bientôt trop tard pour inverser la tendance. Et si vous pensez que le seul problème vient du changement climatique, c'est loin d'être le cas.
En 2009, un ensemble de 26 chercheurs internationaux évoquait le concept de "limites planétaires", depuis plus ou moins unanimement admis parmi la communauté scientifique. Ces limites constituent des seuils que l'humanité ne doit pas franchir, à l'échelle mondiale, afin d'éviter des modifications trop brutales de notre environnement et ainsi permettre d'assurer la stabilité de notre écosystème.
Seulement, l'une de ces limites, la sixième, viendrait d'être franchie.
L'eau douce "hors de la zone de sécurité".
Si les différentes valeurs de quantités émises ou extraites de l'environnement ont été affinées avec le temps pour chaque limite, ces dernières sont cependant restées les mêmes et sont au nombre de neuf : le changement climatique (le plus connu), l'intégrité de la biosphère, la perturbation des cycles biochimiques de l'azote et du phosphore, les modifications de l'occupation des sols, l'introduction de nouvelles entités dans l'environnement (franchie plus tôt cette année), la diminution de la couche d'ozone stratosphérique, l'acidification des océans, la concentration des aérosols atmosphériques et, enfin, l'utilisation de l'eau douce.
Jusque-là, on estimait que "seules" les cinq premières limites avaient été franchies. Or, la dernière d'entre elles aurait été dépassée à son tour dernièrement, selon une étude publiée dans la revue Nature. Les données concernant l'utilisation de l'eau douce (consommation globale d'eau de surface et de nappe phréatique par an) indiquent que celle-ci est désormais "en dehors de la zone de sécurité". Celle-ci comprend les précipitations, l'humidité du sol, ou encore l'évaporation.
L'eau verte en danger.
Mais c'est plus particulièrement l'eau verte, celle issue des précipitations atmosphériques et absorbée par les végétaux, qui est concernée. Les scientifiques à l'origine de l'étude estiment que ce type d'eau douce n'était jusque-là pas correctement pris en compte, alors qu'elle est essentielle à la vie sur Terre : "La forêt amazonienne dépend de l'humidité du sol pour sa survie. Mais il est prouvé que certaines parties de l'Amazonie s'assèchent. La forêt perd de l'humidité du sol en raison du changement climatique et de la déforestation", peut-on notamment lire dans Nature.
Autant dire qu'il s'agit donc d'une très mauvaise nouvelle pour notre planète et que, comme on pouvait s'y attendre, nous sommes les premiers responsables, puisque nous aurions poussé "l'eau verte bien au-delà de la variabilité que la Terre a connue pendant plusieurs milliers d'années". C'est donc tout notre écosystème qui pourrait être perturbé dans les prochaines années, et plus encore.