Les exoplanètes de Trappist-1 sont déjà des cibles pour le télescope spatial James-Webb qui pourrait donner de précieux renseignements dans un avenir proche sur certaines d'entre elles possédant peut-être une atmosphère avec des formes de vie. Mais, déjà cette année, il est prévu d'envoyer un message en direction de ces mondes, au-cas où ils posséderaient également une civilisation technologiquement avancée.
En 1962, l'Humanité lançait Telstar 1, le premier satellite de télécommunications, réalisant la première retransmission télévisée en direct en mondovision. Parmi les premières stations de télécommunications au sol exploitant ce genre de satellite, il y a eu celle de Goonhilly Satellite Earth Station, un grand site de radiocommunication situé à Goonhilly Downs, près de Helston, sur la péninsule de Lizard à Cornwall, en Angleterre.
Le 4 octobre 2022, il permettra à nouveau de faire une grande première en permettant aux membres de la collaboration Meti (Messaging Extraterrestrial Intelligence) d'envoyer une série de messages radio à destination d'une éventuelle civilisation technologiquement avancée qui existerait sur l'une des exoplanètes que l'on pense potentiellement habitables autour de la naine rouge Trappis-1, à 39 années-lumière du Soleil environ.
https://www.youtube.com/watch?v=hF7A-AC3H90
Trappist-1 est une étoile naine située à 40 années-lumière de la Terre. Sa taille est comparable à celle de la planète Jupiter. En utilisant la méthode du transit planétaire, des observations photométriques depuis le sol et l'espace ont révélé que sept planètes orbitaient autour de la naine ultra-froide. Mais quelles sont précisément leurs caractéristiques ? Partez à la découverte des exoplanètes à travers notre websérie en 9 épisodes. Une vidéo à retrouver chaque semaine sur notre chaîne Youtube. Une playlist proposée par le CEA et l'Université Paris-Saclay dans le cadre du projet de recherche européen H2020 Exoplanets-A.
La collaboration Meti est une organisation fondée par Douglas Vakoch, diplômé en psychologie et histoire des sciences, et qui suit en partie certains des chemins du programme Seti, de Carl Sagan : son but est de sensibiliser le grand public à la recherche de civilisations extraterrestres en concevant et en envoyant des messages à leur destination. Basée à San Fransisco, l'organisation Meti contribue aussi au programme de l'Optical Seti. Il s'agit dans ce cas en particulier de détecter des impulsions laser ayant incontestablement des caractéristiques de technosignatures -- on sait qu'il existe des cousins des lasers, des masers, qui sont naturels.
Ce n'est pas la première fois qu'un message radio à destination d'extraterrestres, au moins aussi technologiquement avancés que nous, est lancé par la noosphère vers les étoiles et le Meti n'en est pas à son premier coup non plus comme Futura l'expliquait dans le précédent article ci-dessous.
Cette fois-ci donc la cible, ce sont les trois exoplanètes que l'on pense être dans la zone d'habitabilité autour de la naine rouge de Trappist-1. Toutefois, il ne suffit pas d'être dans cette zone pour que de l'eau liquide et de la vie existent sur ces planètes que l'on pense également telluriques.
https://www.youtube.com/watch?v=6t8crootK-0
Douglas Vakoch présente Meti. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ».
La station de Goonhilly commencera par envoyer une série d'impulsions ayant des caractéristiques prouvant qu'elles ne sont pas d'origine naturelle. Suivront des impulsions établissant un système de comptage et ensuite, le tableau de Mendeleev des éléments chimiques et une description codée des atomes. La fin du signal envoyé sera constituée de morceaux de musique dont Ode 1. Ode to the Herald of God. A Beauty of the Earth du compositeur russe, de musiques électroniques et de musiques de films comme celles des films d'Andreï Tarkovski (Solaris, en 1972 et Stalker, en 1979) et d'Eduard Artemyev.
Il y aura aussi des morceaux de DJ et de musiciens se produisant au festival Stihia à Muynak, en Ouzbékistan, qui a pour but de souligner l'impact environnemental du rétrécissement de la mer d'Aral.
Il faudrait bien sûr attendre environ 80 ans une éventuelle réponse si la vitesse de la lumière est bien la vitesse limite des télécomunications et des voyages interstellaires, ce qui ne doit pas beaucoup gêner des super IA. On peut aussi douter de la présence d'E.T aussi proche du Système solaire mais, si tel est le cas, un message en retour nous donnerait la preuve que la Voie lactée et le cosmos observable sont remplis de vie, ce qui serait, bien sûr, du point de vue philosophique une information du plus haut intérêt.
https://www.youtube.com/watch?v=hx9i-KRMCCc
À l'initiative du festival Sónar de Barcelone, en collaboration avec des scientifiques et le Meti, des messages ont été envoyés vers un système planétaire à 12,4 années-lumière de la Terre où orbite une superterre potentiellement habitable. Des chercheurs mettent en garde quant aux risques encourus de lancer un appel à d'éventuels extraterrestres hostiles.
Le 16 novembre dernier, à la date anniversaire de l'envoi du fameux message d'Arecibo, il y a 43 ans, en direction du grand amas d'Hercule (M13), à quelque 25.000 années-lumière de la Terre, le Meti (Messaging Extraterrestrial Intelligence) international et ses partenaires, l'Institut d'études spatiales de Catalogne et le festival Sónar (musique et technologies) de Barcelone -- qui a initié le projet --, ont annoncé avoir émis un message en direction de GJ 273 b.
GJ 273 b est une superterre environ trois fois plus massive que notre planète en orbite autour de GJ 273, aussi appelée l'étoile de Luyten, une naine rouge qui brille dans la constellation du Petit Chien. Située à seulement 12,4 années-lumière de notre Système solaire, elle est une des exoplanètes potentiellement habitables connues les plus proches de nous. En d'autres termes, si ce monde voisin (voisin à l'échelle galactique !) est habité par des civilisations en mesure de déchiffrer le message, nous pourrions recevoir une réponse dans un peu moins de 25 ans, en 2042.
Trois transmissions en code binaire dans deux fréquences radio différentes ont été diffusées les 16, 17 et 18 octobre dernier avec l'antenne de 32 mètres de diamètre de l'Eiscat (European Incoherent Scatter Scientific Association) près de Tromsø, en Norvège. Fruit d'une collaboration d'artistes et de scientifiques, les messages de « Sónar Calling GJ 273b » comprennent, outre des salutations, des « tutoriels » mathématiques et 33 compositions musicales signées entre autres par Autechre, Jean-Miche Jarre, Matmos, Kode9, Laurent Garnier... Date d'arrivée prévue dans les « récepteurs » de GJ 273 b, le 3 novembre 2030 ! Deux autres transmissions, toujours en direction de la superterre, sont prévues en avril 2018.
https://www.youtube.com/watch?v=g9GeBKB-0EY
Faut-il tenter de communiquer avec les extraterrestres ou pas ?
À l'instar du physicien Stephen Hawking qui, à plusieurs reprises, a préconisé de ne pas attirer l'attention de civilisations extraterrestres qui pourraient être tentées de nous envahir, plusieurs chercheurs ont récemment réagi à l'envoi de ces messages, regrettant l'initiative du Meti, de signaler notre existence. « C'est comme crier dans une forêt avant de savoir s'il y a des tigres, des lions, des ours ou d'autres animaux dangereux », dénonçait Dan Werthimer, membre du Seti interrogé par NewScientist. « 98 % des astronomes et des chercheurs de l'institut Seti pensent que le Meti est potentiellement dangereux et pas une bonne idée. »
Douglas Vakoch, qui dirige le Meti -- aussi appelé le « Seti actif » --, a répondu que « tout extraterrestre sur GJ 273 b capable de voyages interstellaires serait aussi assez avancé pour déjà connaître notre existence ». En effet, cela fait près d'un siècle que des communications radio fuitent de la Terre, de quoi être remarqué depuis plusieurs décennies par nos éventuels voisins les plus proches. Le chercheur ajoute qu'en outre, cela fait un demi-milliard d'années que notre planète affiche des biosignatures dans son atmosphère, détectables de loin...
Des civilisations extraterrestres avancées sont donc peut-être déjà là et nous observent, comme le propose l'hypothèse du zoo. « Que se passerait-il si nous allions dans un zoo et soudainement un zèbre se tourne vers nous, nous regarde dans les yeux et commence à marteler des nombres premiers avec son sabot ?, écrit le dirigeant de l'organisation basée à San Francisco. Cela établirait une relation radicalement différente, une relation à laquelle nous essaierions sûrement de répondre. C'est le scénario que nous testons en signalant l'étoile de Luyten. » Cette étoile n'est que la première de la série. Pour Douglas Vakoch, il faudra « répéter ce processus avec 100 étoiles, ou 1.000, ou un million, avant que nous détections une réponse ».
Au milieu des années 1970, deux sondes spatiales, Voyager 1 et 2, partent pour explorer les planètes gazeuses. Leur vitesse leur permettra de quitter le Système solaire, en faisant des ambassadrices de l'humanité. Grâce à une vidéo de l'Ina, revivons cet instant d'émotion quand, sur une idée de Carl Sagan, un message s'adresse à d'hypothétiques extraterrestres.
Partez en quête de vie extraterrestre.
Le 20 août 1977, une fusée Titan 3E, équipée d'un étage supérieur Centaure, propulse vers les planètes extérieures Voyager 2, une sonde de plus 700 kg, jumelle de Voyager 1, qui ne partira que le mois suivant. Elle aura pour mission de survoler les quatre géantes gazeuses de notre Système solaire : Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune. Ce qu'elle fera.
Sa jumelle Voyager 1 s'approchera de Jupiter et de Saturne puis s'éloignera du plan de l'elliptique, ignorant Neptune et Uranus mais prenant de la vitesse, si bien qu'elle est aujourd'hui plus éloignée de nous que Voyager 2, et même que les sondes Pioneer 10 et 11.
« Nous sommes sortis de notre Système solaire, recherchant la paix et l'amitié, pour enseigner si on nous le demande, pour apprendre si nous avons de la chance » : c'est le message de Kurt Waldheim, alors secrétaire général de l'Onu. Il y en a d'autres, gravés sur un disque de cuivre : des photos, des discours, des « bonjour ! » et des chansons, comme ce Johnny B. Good, un tube de l'époque chanté par Chuck Berry, que l'on entend dans le reportage. L'émotion est à son comble. Georges Leclere confond la fusée Titan avec Saturn V. Un jour, ce disque rencontrera peut-être une autre civilisation...
Une bouteille à la mer.
Voyager 1 a atteint la frontière du Système solaire en 2004 et Voyager 2 en 2007. La première poursuit dans la direction de la constellation de la Girafe et la seconde vers celle d'Andromède. Les deux sondes, alimentées en électricité par des générateurs à radio-isotopes fonctionnent toujours et envoient de leurs nouvelles à tout petit débit.
Mais les systèmes de chauffage vont bientôt rendre l'âme et d'ici quelques années, les sondes Voyager ne seront plus que deux assemblages métalliques portant deux disques sur lesquels les êtres humains ont tenté de raconter leur planète et leur civilisation, avec des chants d'oiseaux, des airs de musique et des discours...