Si certaines maladies se soignent mieux que d'autres, les cancers sont toujours délicats à traiter, malgré d'importances avancées scientifiques. Même lorsque l'on connaît les traitements nécessaires, ceux-ci sont généralement très lourds pour les patients. Mais une lueur d'espoir pointe aujourd'hui le bout de son nez pour les personnes atteintes d'un cancer colorectal : un traitement testé lors d'un essai clinique semble guérir les patients relativement rapidement, et surtout de manière très efficace !
Un traitement ultra efficace...
Parfois, plutôt que de se satisfaire des progrès scientifiques que les humains sont capables de faire dans certains secteurs, on regrette que plus d'efforts ne soient pas faits pour sauver des vies avant toute chose. Un état d'esprit qui peut se comprendre, tant de nombreuses maladies graves se soignent encore mal, voire pas. Mais à ce niveau, un progrès phénoménal semble avoir été fait dans le cas d'un type de cancer en particulier.
Ce dimanche, des chercheurs américains du Memorial Sloan Kettering Cancer Center publiaient les incroyables résultats d'une étude clinique, menée sur 12 patients atteints d'un cancer colorectal, dans le New England Journal of Medecine. Or, après six mois de traitement au dostarlimab, l'ensemble des 12 patients ont vu leur tumeur au rectum totalement disparaître ! Cet anticorps monoclonal a été pris par les patients toutes les trois semaines pendant six mois et permet au système immunitaire d'agir directement sur les cellules cancéreuses, le tout sans provoquer d'effets secondaires importants.
Mais si le cancer du rectum est un cancer colorectal qui serait parmi les plus fréquents, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, le traitement a ici été testé sur des patients atteints d'un cancer bien particulier du rectum, dans lequel doit être prise en compte une mutation génétique appelée "MMrD". Autrement dit, ce traitement aux résultats pourtant incroyables est loin d'avoir fait ses preuves.
... mais loin d'être miraculeux.
Quand on voit les résultats très positifs dus au traitement à base dostarlimab, on pourrait avoir tendance à y voir une solution "miracle" pour lutter contre le cancer. Seulement, il est important de relativiser. D'abord, les patients étudiés étaient atteints d'un cancer du rectum bien particulier, qui ne représenterait pas plus de 20% des cancers colorectaux. Le traitement, déjà testé à d'autres occasions, a d'ailleurs un taux de guérison bien moins élevé que dans le cas du cancer du rectum.
Rappelons également que même dans le cas de l'étude clinique menée par les chercheurs du Memorial Sloan Kettering Cancer Center, seuls 12 patients ont été testés, ce qui représente un nombre extrêmement faible et donc pas forcément représentatif : "J'attends la suite. Le nombre de patients est faible, donc cela demande confirmation. Il faut attendre des cohortes de patients un peu plus importantes et avoir aussi des résultats sur les 80 à 90% des patients qui n'ont pas cette instabilité génétique particulière [dont étaient atteints les sujets de l'étude]", explique le Dr Moyret-Lalle (via le HuffPost).
Pas de quoi jouer les rabat-joie pour autant, puisque les différents patients, suivis jusqu'à deux ans après la disparition de leur tumeur, n'ont présenté aucun signe de rechute. A priori, on parle donc bien de guérison et non de "simple" rémission.