On le sait pertinemment, mais on l'accepte malgré tout : le cinéma et en particulier les films à grand spectacle comme ceux d'Hollywood sont remplis d'incohérences et autres facilités qui permettent de rendre les productions plus agréables/spectaculaires/intéressantes à regarder. Mais lorsqu'on attache de l'importance au réalisme, on se rend compte que certaines scènes ne sont absolument pas crédibles, et ce dans de nombreux domaines différents. Aujourd'hui, on va s'attarder sur le cas de la mort.
1) Les défibrillateurs ramènent les morts à la vie.
Que c'est pratique, quand on est scénariste, de faire appel au subterfuge des défibrillateurs ! Dans de nombreux films, le héros ou un autre personnage important se sacrifie ou est aux portes de la mort pour X raison. Tout espoir est perdu, le coeur du malheureux ne bat plus, mais une paire de défibrillateurs située à proximité permet de relancer celui-ci et de littéralement ramener le mort à la vie. Or, dans la vraie vie justement, ces appareils ne sont efficaces que lorsque le coeur bat encore, c'est-à-dire lorsque des impulsions électriques continuent de circuler.
2) Les shots d'adrénaline également.
Dans le même ordre d'idée, un personnage est parfois sauvé par l'injection d'un produit, généralement directement dans le coeur, grâce à une seringue. Or, une fois que le coeur a cessé de battre, injecter un produit tel qu'une dose d'adrénaline (comme le fait John Travolta dans Pulp Fiction) ne sert à rien. Pire encore, si la personne n'est pas réellement morte, alors un coup de seringue pourrait bien changer la donne : il y a en effet de grandes chances pour que cela abîme l'organe vital et l'empêche de fonctionner correctement.
3) Etrangler quelqu'un, c'est simple et rapide.
On retrouve ce mythe dans de nombreux films (et séries), mais également beaucoup dans les jeux vidéo mettant en avant l'infiltration. Pour ne pas gâcher ses précieuses balles sur un ennemi, le héros décide plutôt de se glisser derrière lui et de l'étrangler en quelques secondes à peine. Or, cela est beaucoup plus long dans la vraie vie. On ne vous invite pas à tester ça chez vous, mais on considère qu'il faudrait au moins une bonne minute rien que pour faire perdre connaissance à quelqu'un, qui ne serait pas encore mort pour autant (cela prendrait plusieurs minutes). Cela est en tout cas vraie pour la mort par asphyxie.
4) On explose si on va dans l'espace sans combinaison.
Dans l'espace, personne ne vous entendra crier. En revanche, on vous verra exploser. C'est en tout cas ce que laissent entendre de nombreuses productions qui prennent place dans l'espace : un pauvre malheureux est éjecté de son vaisseau pour une quelconque raison, sans combinaison spatiale, il explose. Spoiler : même si vous vous retrouviez dans une telle situation (et c'est peu probable), vous resteriez à priori en un seul morceau. En revanche, ce cliché vient d'un fait bien réel, à savoir qu'à cause du manque de pression (phénomène de "dépressurisation"), le volume des gaz présents dans votre corps va drastiquement changer. C'est particulièrement le cas de l'azote, très sensible aux changements de pression. Vos fluides corporels vont se mettre à bouillir ("ébullisme") en raison de la baisse de température. Le manque d'oxygène, quant à lui, vous fera suffoquer très rapidement. Finalement, le résultat sera le même que dans les films malgré tout : une mort rapide mais peu agréable.
5) On peut mourir et être agréable à regarder.
Des personnes censées être mortes, on en a littéralement vues des milliers au cinéma, mais également dans des productions plus modestes telles que les séries TV. Les séries policières aiment notamment nous montrer le cadavre au coeur de l'enquête allongée et étudiée par le médecin légiste. On découvre alors une peau pâle, des lèvres bleutées et c'est souvent à peu près tout. En réalité, nos muscles se relâchent totalement à notre mort, si bien que notre peau semble comme retombée sur les os, déformant de manière importante notre apparence.
6) Le fameux brisage de nuque.
Dans un des points précédents, on évoquait la strangulation, beaucoup plus longue dans la vraie vie que dans la fiction. Conscients de cela, de nombreux scénaristes/réalisateurs et compagnie ont décidé d'accélérer radicalement les choses grâce au brisage de nuque instantané d'un adversaire grâce à un geste rapide et précis. Si cela n'est pas totalement impossible dans la vraie vie, il faudrait tout de même compter sur un énorme différentiel de force entre le briseur et le brisé, tout en admettant que ce dernier ne cherche pas à se défendre. Et même là, la probabilité d'une fracture est bien plus importante que celle d'une mort instantanée. En revanche, quelqu'un avec des os plus fragiles serait forcément moins résistant.
7) Burn, Butcher, burn !
D'abord, il n'est pas si simple que ça de prendre feu. A moins d'utiliser un élément particulièrement inflammable (alcool, essence...), personne ne prend feu instantanément. Mais surtout, même une fois enflammée, une personne met bien plus longtemps à brûler que ce qu'on veut bien nous montrer au cinéma, "grâce" à toute l'eau que continent notre corps. C'est tellement long d'ailleurs, que vous auriez probablement plus de chances de mourir asphyxié par la fumée qu'à cause de vos brûlures. Cela a au moins évité à Anakin Skywalker ou encore à Shireen Baratheon de voir leur supplice durer plus longtemps.
8) Hollywood tente de noyer le poisson.
Après le feu, l'eau. Mourir noyé est loin d'être aussi "paisible" qu'il n'y paraît dans les œuvres de fiction. Là où cette mort est souvent représentée par une personne paniquant en ne parvenant pas à retourner à la surface avant de simplement perdre connaissance, la véritable noyade est bien plus glauque et douloureuse. En effet, le fait de ne pas pouvoir respirer combiné à la panique ressentie nous ferait perdre toute notre réserve d'oxygène encore plus rapidement (hyperventilation), n'approvisionnant plus nos organes vitaux et notamment notre cerveau. S'en suivraient alors de violents spasmes. Tous nos muscles se relâchant à notre mort, cela permettrait à l'eau de s'engouffrer dans notre corps, résultant en une décomposition particulièrement peu ragoutante.