Christian Bale, qui pense que sa carrière est due en grande partie à Leonardo DiCaprio, avait quelques préoccupations au moment d'endosser le costume de Batman. Lorsque Christopher Nolan a pris les commandes de la trilogie de The Dark Knight entre 2008 et 2012, ce n'était pas la première fois que le destin tragique du célèbre homme chauve-souris était adapté au cinéma. Et c'est justement parce l'histoire du 7e Art compte déjà plusieurs long-métrages dédiés à Bruce Wayne que le cinéaste et sa muse ont pu mettre le doigt sur un problème récurrent entre Batman et ses ennemis.
Des ennemis trop charismatiques ?
Ra's al Ghul (Liam Neeson), l'Épouvantail (Cillian Murphy), Double-Face (Aaron Eckhart), Bane (Tom Hardy), le Joker (Heath Ledger)... Dans sa trilogie consacrée à Batman, Christopher Nolan n'a pas été avare en adversaires ! Fini les méchants un peu "bouffons" des films de Tim Burton, ses vilains à lui nous filent les pétoches. Mais qu'ils soient transposés à l'écran de manière très réaliste ou plus légère, les ennemis de Bruce Wayne ont tous en commun d'être complexes et omniprésents dans le récit. Une place prépondérante qui peut occulter le justicier lui-même, comme l'a confié Christian Bale à nos confrères de GQ.
Quand Chris et moi nous nous sommes assis ensemble pour la première fois, nous nous sommes dit, vous savez le problème avec Batman, c'est que les méchants sont toujours plus intéressants, non ? Et donc Batman, en fait, il est très proche d'être un méchant lui-même. Alors ne le laissons jamais devenir ennuyeux par comparaison.
Toute la difficulté de mettre en scène Batman est là. Certes, ses ennemis doivent être captivants, mais pas au détriment du personnage principal ! Dans les films, les limites entre le Bien et le Mal sont brouillées, entre ce qui est moral et ce qui ne l'est pas. En l'absence d'un discours manichéen plus convenu, les motivations justifiées des méchants leur attirent la sympathie du public, mais il ne faut pas que ceux-ci deviennent plus charismatiques et sympathiques que le (anti) héros de l'histoire. Un écueil qu'évite le cinéaste, par exemple avec son Joker, depuis devenu un des vilains les plus emblématiques du cinéma, en en faisant un être obsédé par Bruce Wayne, qui se définit constamment à travers et contre lui. En les mettant en comparaison, Christopher Nolan s'assure que le Chevalier Noir l'emporte dans le coeur du public. Et c'est ainsi qu'il évite ce gros problème des films Batman !